
Dans le cadre de son partenariat avec Huawei, Bouygues poursuit le développement de la 5G. L'opérateur a réalisé mardi 3 juillet 2018 sa première expérience en conditions réelles. Deux antennes relais 5G, fournies par l'équipementier Huawei, sont installées afin d'équiper des sites situés à une dizaine de kilomètres l'un de l'autre : le musée d'art contemporain de Bordeaux et le centre de relation client de Bouygues situé à Mérignac. Ces dernières vont être rejoints par "une dizaine d'autres antennes installées à Bordeaux dans les prochaines semaines", annonce Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom. Mais pour l'instant place aux démonstrations.
Faibles latence et débit important
La première consiste à piloter depuis le CAPC, musée d'art contemporain de Bordeaux, des voitures télécommandées situées à Mérignac, à environ 9 km de là : l'une est reliée en 4G (à droite) et l'autre en 5G (à gauche). Force est de constater qu'il est beaucoup plus facile de piloter le véhicule relié en 5G qui répond beaucoup plus rapidement aux commandes. La très faible latence de la 5G est ici un réel atout.
Première expérimentation de #5G en conditions réelles par #Bouygues : une course de voitures. A droite, une voiture connectée en #4G et à gauche une voiture connectée en #5G pic.twitter.com/gUFy9l0IAg
— Corot Léna (@LenaCorot) 4 juillet 2018
Autre point fort de la 5G : son débit beaucoup plus important que la 4G. Bouygues a diffusé en simultané au CAPC 10 flux en streaming filmés en 4k sur le site de Mérignac. "Cela serait impossible en 4G qui est limitée à 160 MB alors qu'ici ce sont 20 MB par flux qui ont été transmis", soit un total de 2 000 MB, détaille Jean-Paul Arzel, le directeur réseau chez Bouygues Telecom.
Opération de maintenance et télémédecine
"La 5G va jouer un rôle primordial dans la transformation numérique des entreprises", prédit Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom. Véhicule autonome, télémédecine, opération de maintenance,… sont les premiers cas d'usage concret, mais il en reste tant d'autres à imaginer. Pour trouver ces nouveaux usages, il faut coopérer avec les industriels. Dans cette idée, Bouygues lance un accélérateur baptisé SmartX_5G devant "fédérer l'ensemble des initiatives du groupe Bouygues", annonce Olivier Roussat. Construction, Smart City, télécoms… L'objectif est de regrouper toutes les idées provenant des différentes divisions du groupe.
Dans la même idée, une opération de télémédecine a été réalisée. C'est la solution Nomadeec, développée par la start-up bordelaise Exelus, qui a été retenue par Bouygues. Le médecin ou l'ambulancier équipé du casque Microsoft HoloLens peut soigner le patient, accéder à des informations le concernant ou les transférer vers le service hospitalier avant sa prise en charge. Surtout, s'il ne sait pas comment réaliser certains actes médicaux complexes, une personne agréée peut lui expliquer les gestes de cet acte médical à distance.
Un déploiement très progressif de la 5G
Le déploiement de la 5G se fera beaucoup plus lentement qu'avec la 4G car le bénéfice pour le client est moins visible. Le premier apport direct sera son utilisation par les opérateurs de téléphonie pour faire face aux zones saturées. Olivier Roussat prévoit que "40% des Français auront des mobiles 5G d'ici 2025".
"Les premiers terminaux industriels seront disponibles fin 2019" annonce Olivier Roussat qui ajoute "qu'à partir de 2020, Bouygues pourra commencer le déploiement de la 5G". Quant au montant d'un tel investissement, cela reste évasif. Il évoque le milliard d'euros sans donner plus de détails.
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