La Banque Postale crée sa filiale de paiement fractionné, Django
La Banque Postale Consumer Finance, qui gère la production de crédits à la consommation pour l'ensemble du groupe La Poste, donne naissance à une nouvelle activité dédiée aux solutions de financement pour l'e-commerce.
Raphaële Karayan
Mis à jour
29 mars 2022
L'e-commerce est un axe stratégique de développement pour le groupe La Poste, qui a vocation à couvrir tous les besoins des marchands, de la logistique avec les services postaux, aux solutions de paiement avec La Banque Postale.
Afin d'accélérer cette stratégie, La Banque Postale a lancé ce mardi 22 mars sa fintech dédiée au paiement fractionné (BNPL), baptisée Django. Filiale à 100% de La Banque Postale Consumer Finance (LBP CF), elle s'appuie sur plusieurs partenaires techniques : Pledg (solution de paiement fractionné en marque blanche), Stripe (solutions de paiement en ligne), World-Check (base de données de "risk intelligence") et ManagerOne (banque en ligne pour les pros).
élargir la base adressable
Dans le secteur ultra-compétitif du paiement fractionné, le groupe veut faire la différence grâce à ses liens avec les e-commerçants et ses 12% du marché bancaire en France, tout en élargissant sa base adressable. En effet, la raison d'être de Django est de proposer des solutions à l'ensemble du marché, clients de LBP ou non (sachant que La Banque Postale est présente sur le marché du crédit à la consommation depuis 2009).
La nouvelle filiale propose du financement en deux, trois ou quatre fois, ainsi que du paiement différé à 15, 30, ou 45 jours, jusqu’à 6000 euros. Elle étoffera son offre dans le courant de l'année, pour la compléter avec des solutions de crédit conso classiques et de crédit affecté.
6 millions de clients pré-autorisés
Pour marquer son appartenance à la "banque citoyenne", Django indique qu'elle "anticipera les évolutions réglementaires de la Directive Européenne du Crédit Consommation, en adoptant des taux compétitifs inférieurs au taux de l’usure et des taux bonifiés pour les secteurs d’activité à impact, et une information claire et transparente envers le consommateur final, sans frais cachés". En revanche, pas question de compliquer l'expérience client avec un scoring qui s'éloignerait des pratiques du marché. La filiale vise un taux d'acceptation de 95% des dossiers, ce qui est similaire à ce qui se fait ailleurs.
Cependant, Django a un tour dans son sac : en plus des méthodes de scoring classiques, elle a accès aux scores développés par LBP CF sur la base des 11 millions de clients de La Banque Postale. "6 millions de clients sont pré-autorisés", précise Franck Oniga, président du directoire de LBP CF, à L'Usine Digitale. Ce qui constitue une sorte de fichier positif (registre répertoriant l’ensemble des crédits détenus par un particulier) interne.
Pledg remplace Alma
Django vise 14% de part de marché en 2025, soit une production de 3,5 milliards d'euros, qui permettrait d'augmenter de 40% la production totale de LBP CF. 140 personnes sont destinées à rejoindre l'équipe d'ici trois ans.
La Banque Postale aurait pu faire comme ses concurrents BNP Paribas et BPCE, qui ont respectivement racheté Floa Bank et Oney pour être présents face aux fintech sur le marché du paiement fractionné. Mais "les valorisations actuelles ne sont pas raisonnables", juge Franck Onega, qui voit le marché se consolider dans trois à quatre ans. Si le choix stratégique du groupe s'est donc porté sur une solution s'appuyant sur des partenaires, un pas vers l'internalisation a été néanmoins franchi en créant une filiale dédiée avec Pledg, plutôt qu'en passant par un partenariat avec le spécialiste du BNPL, Alma, qui n'a pas souhaité travailler avec LBP, précise le groupe bancaire.
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