![La Californie, c’est tout un roman [3/7] : Les sequoïas](/mediatheque/2/7/7/000462772_imageArticle/sequoia.jpg)
Voilà un livre écrit par une auteure bien connue, à qui l'on doit notamment "La jeune fille à la perle". Comme dans le livre d’hier, il est question dans "A l'Orée du verger" de secrets de famille et de l’histoire des Etats-Unis. Toute la première partie du livre raconte la vie des parents, les Goodenough, venus s’installer dans l’Ohio, parce que la mère aimait peut-être un peu trop son beau frère. Toujours est-il qu’une sorte de conseil de famille estime qu’il vaut mieux qu’elle et son mari s’éloignent un peu.
Dans l’Ohio, ils rencontrent une nature plus qu’hostile, tandis que le père essaie de faire pousser des pommiers. Enfer conjugal, dureté de la vie paysanne au dix-neuxième siècle, rien n’est épargné à cette famille de pionniers malgré-eux.
Quand l'Amérique exportait ses grands arbres
Quelques années plus tard, on retrouve Robert, l'un des enfants du couple qui s’est échappé de la tragédie familiale et qui découvre la Californie. Celle des chercheurs d’or parmi lesquels il ne trouve pas vraiment sa place, mais surtout celle des grands arbres, les fabuleux sequoïas. Déjà, à l’époque, la mondialisation existe et les échanges se font entre la jeune Californie et le vieux continent, via le Royaume-Uni.
C’est par l’intermédiaire d’un savant botaniste, chasseur d’arbres pour de riches propriétaires britanniques qui veulent avoir un sequoïa dans leur jardin, que le jeune Robert sera initié au monde des arbres.
Histoire d'une rédemption
Dans ce roman, Tracy Chevalier excelle aussi bien à faire sentir la puissance de la nature des Etats-Unis, l’imminence du décollage économique, qu’à faire ressentir les failles de personnages éprouvés par la vie. Le tout dans un style simple et expressif, d’une grande maîtrise, alternant monologues intérieurs ou récit épiques, lettres bourrées de faute...
On referme les pages de ce livre hanté par la figure de Robert, un personnage de roman comme on n'en croise pas si souvent, amoureux des séquoias et par là animé d’une sorte de force vitale tirée d’une nature qui peut être aussi cruelle que nourricière.
Tracy Chevalier, A l’orée du verger, Quai Voltaire, Traduit par Anouck Neuhoff
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