La Chine limite l'usage des smartphones pour les mineurs

Un nouveau cadre réglementaire préconise d'interdire aux mineurs d'utiliser leur smartphone plus de deux heures par jour. Il autorise les contenus divertissants à condition qu'ils présentent “une signification positive et éclairante”.

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La Chine limite l'usage des smartphones pour les mineurs

La Chine poursuit sa campagne de “désintoxication” de sa jeunesse au numérique. Mercredi 2 août, la puissante administration du cyberespace, la CAC, a publié un projet de réglementation visant à restreindre drastiquement l’usage des smartphones par les mineurs.

Le texte prévoit de demander aux fabricants de smartphones de mettre en place un “mode mineur” au sein de leur système d’exploitation, qui permettra aux parents de rentrer l’âge de leurs enfants. Ce mode ne sera cependant pas obligatoire : les parents pourront décider de ne pas l’activer ou d’en modifier les caractéristiques.

Pas de mobile après 22h

Le CAC préconise l’instauration de limites quotidiennes par défaut : deux heures pour les plus de 16 ans, une heure pour les 8-16 ans et 40 minutes pour les enfants de moins de 8 ans. Un message d’alerte sera par ailleurs envoyé après 30 minutes consécutives d’utilisation. Et l'accès aux smartphones sera interdit entre 22h à 6h du matin. Ces restrictions ne s’appliqueront pas aux services d’urgence ni aux applications éducatives approuvées par l’administration.

La nouvelle réglementation introduit également des obligations pour les plateformes Internet, qui devront mettre en avant des contenus éducatifs pour les plus jeunes et des informations “adaptées aux capacités cognitives” des adolescents. Les contenus divertissants, tels que les jeux, restent autorisés mais ils devront avoir “une signification positive et éclairante”. Les contenus addictifs ou pouvant détériorer la santé physique ou mentale seront interdits.

3h de jeux vidéo par semaine

De telles mesures ne seraient pas une bonne nouvelle pour l'ensemble des sociétés Internet, notamment Tencent et ByteDance, propriétaires des populaires applications WeChat et Douyin, la version chinoise de TikTok. Elles s’inscrivent dans une volonté de réduire “la dépendance des jeunes à Internet”, justifie la CAC.

Il y a deux ans, l’administration chinoise avait déjà limité le temps de jeu des adolescents, qui ne peuvent désormais jouer en ligne que trois heures par semaine (le vendredi, samedi et dimanche entre 20h et 21h). Souvent espéré par l'industrie, un desserrement de cette restriction ne s'est jamais matérialisé.

La Chine et la Tech, c'est compliqué

La situation est paradoxale. D'un côté, la Chine mise sur ses entreprises du secteur technologique pour relancer sa croissance en berne. Pékin a demandé aux banques chinoises de financer davantage la recherche, les investissements dans les start-up à travers les fonds de capital-risque, et les fusions-acquisitions dans le secteur. L'objectif de manière générale est de faire repartir les moteurs de la croissance chinoise, alors que l'objectif de croissance du PIB de 5% cette année risque de ne pas être atteint et que la consommation des ménages ralentit.

De l'autre, le régime est intransigeant depuis 2020 avec ses fleurons technologiques, qui avaient accumulé un peu trop de pouvoir à son goût. La capitalisation boursière du secteur a été divisée par deux en deux ans. Encore en juillet, Tencent et Ant Group se sont vus infliger 379 et 900 millions d'euros d'amende pour des infractions à la réglementation financière. On peut certes voir ces sanctions comme un moyen de clore le dossier et de passer à autre chose, mais le projet de contrôle des usages des smartphones montre que Pékin n'est pas prêt à abandonner sa mainmise sur le numérique.

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