La Chine prend des sanctions contre Micron, une riposte aux mesures américaines ?
Les autorités chinoises ont décidé d'interdire les puces mémoires du groupe américain dans certaines “infrastructures essentielles”, officiellement en raison de "sérieux risques sécuritaires”.
L’issue de l’enquête sur Micron ouverte fin mars par Pékin ne semblait faire aucun doute. Dimanche 21 mai, celle-ci a débouché sur l’interdiction des puces mémoires du groupe américain dans certaines “infrastructures essentielles”.
“Les produits Micron ont d’importants risques de sécurité réseau”, assure la puissante administration du cyberespace chinois, sans fournir davantage de détails. La liste de secteurs concernés par cette interdiction n’a pas été publiée.
Une riposte à Washington ?
Si Pékin s’en défend, l’enquête et les mesures visant Micron ressemblent fortement à une mesure de représailles contre les sanctions américaines sur le marché des semi-conducteurs. Celles-ci visent à sévèrement limiter l’exportation vers la Chine de puces avancées et des équipements permettant de les produire. Les Etats-Unis ont depuis réussi à convaincre les Pays-Bas et le Japon, qui abritent les fournisseurs clés d'équipements industriels, à s’aligner en partie sur ces mesures.
Les sanctions contre Micron représentent une première riposte aux attaques de Washington. Elles pourraient en outre donner un coup de fouet aux fabricants chinois de puces mémoires, alors que Pékin cherche à réduire sa dépendance aux producteurs étrangers de semi-conducteurs. D’autres mesures de représailles ciblées contre des entreprises américaines, voire néerlandaises et japonaises, ne sont pas à exclure.
Un impact limité ?
L’impact sur Micron reste difficile à déterminer. Plusieurs analystes estiment qu’il sera assez faible, même si le groupe réalise 11% de son chiffre d’affaires en Chine. La majorité de ses ventes proviennent en effet des fabricants de smartphones et de PC, qui ne sont pas concernés par cette interdiction.
Malgré tout, cette sanction tombe à un moment difficile pour Micron. Numéro trois du secteur derrière les coréens Samsung et SK Hynix, la société américaine traverse une période très difficile. En raison de la chute des ventes de produits électroniques, le secteur est en effet touché par une importante crise de surproduction, qui se traduit par une baisse de la demande et des prix. Entre début décembre et fin février, le chiffre d’affaires de Micron a ainsi été divisé par deux.
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