La Chine saisit la justice pour imposer à Meta et Google de bannir un chant de protestation
Vendredi, un juge hongkongais a entendu la demande du gouvernement chinois qui souhaite censurer sur les réseaux sociaux la chanson populaire "Gloire à Hong Kong".
Le régime chinois n’hésite pas à utiliser tous les moyens en sa possession pour censurer les voix dissidentes à Hong Kong. En fin de semaine, comme le rapporte le Washington Post, Pékin a saisi le juge hongkongais Anthony Chan, lui demandant d’imposer aux hébergeurs américains de contenus comme Google et Facebook de censurer un hymne protestataire.
Le juge doit rendre sa décision le 28 juillet. Un revers de plus, s’il est acté, pour la liberté d’expression des citoyens hongkongais vis-à-vis de la Chine continentale. Mais l’affaire dépasse cette fois le cadre asiatique et concerne plusieurs géants américains qui pourraient devoir céder à une demande particulièrement discutable du régime autoritaire chinois.
Un message politique
Le président Xi Jinping l’a bien compris, c’est à cause de – ou grâce à, c’est selon – la viralité des réseaux sociaux et du moteur de recherche Google que s’est en partie popularisée "Glory to Hong Kong" durant les mouvements de protestation de 2019 et 2020.
En juin 2023 encore, alors que le gouvernement de la ville de Hong Kong avait fait part de son souhait de bannir la chanson de l’espace public, des milliers de citoyens s’étaient donné rendez-vous via ces mêmes réseaux sociaux, notamment dans un centre commercial, afin de faire vivre son message politique. Une provocation qui n’a à l’évidence pas plu à la Chine.
Censurer l’hymne sur les plateformes
Si le tribunal venait à accepter la requête du gouvernement chinois, les plateformes de musique comme Spotify, Apple Music et YouTube seraient contraintes de supprimer l’hymne de leurs répertoires. L’obligation serait similaire pour Google, Twitter et Facebook : ne plus indexer les résultats de recherche sur le sujet et censurer les contenus.
En réaction à l’annonce du jour, une vingtaine d’ONG internationales défendant les droits de l’homme se sont adressées à Tim Cook, Sundar Pichai ou encore Mark Zuckerberg. "Il est essentiel que les intermédiaires de l'internet adoptent une position collective contre la censure de Hong Kong", ont-elles écrit dans un courrier. Les principaux intéressés ne sont pas exprimés pour le moment.
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