Tout le dossier Tout le dossier
-
Le numérique en régions
Le Medef s'engage pour la Cité de l'objet connecté d'Angers
-
Objets connectés
François Hollande à Angers : "vous aurez la French Tech !"... grâce à votre cité des objets connectés
-
Objets connectés
Reportage : A Angers, l'ancienne usine est devenue Cité de l'objet connecté
-
Objets connectés
La Cité de l'objet connecté, un lieu pour faire émerger des produits made in France selon Eric Carreel
-
Electronique
Le CES, rampe de lancement pour la cité des objets connectés d'Angers
La Cité de l'objet connecté, un lieu pour faire émerger des produits made in France selon Eric Carreel
Ce 12 juin, François Hollande inaugure la Cité de l'objet connecté à Angers. Ce lieu, qui vise à faire émerger de nouveaux projets en matière d'internet des objets et à les fabriquer en France, fut l'un des principaux dossiers portés par le Plan industriel Objets connectés. Son chef de file, Eric Carreel, fondateur de Withings et Scuplteo, explique ce que va changer cette Cité, et se prononce sur les prochains défis à relever pour la filière.
Sylvain Arnulf
Mis à jour
12 juin 2015
L'Usine Digitale - A quel besoin répond la création de la Cité de l'objet connecté, inaugurée ce 12 juin ?
Eric Carreel - En France, on n'a pas de grosse faiblesse dans chacune des filières prise à part – mécanique, électronique, logiciel, protocoles de communication. Mais on a des faiblesses dans l'intégration. Autrement dit, on a du mal à faire travailler des filières ensemble. Pour pouvoir innover dans l'intégration mécanique d'un capteur ou l'utilisation de matériaux nouveaux, par exemple, il faut apprendre à travailler ensemble. C'est ce qu'ont construit les Suisses avec l'horlogerie. C'est ce que fait Apple, d'une certaine façon, en étant très proche (tout en étant loin géographiquement) de ses usines. C'est ce que nous voulons bâtir avec cette Cité de l'objet connecté : relier les industriels qui produisent en France à ceux qui conçoivent les objets connectés. Nous sommes convaincus que l'innovation de demain ne s'arrêtera pas aux laboratoires qui conçoivent les objets connectés, elle devra traverser toute la chaine de production.
Pourquoi les différents acteurs français de la chaîne n'arrivent-ils pas à travailler ensemble aujourd'hui ?
Il y a un vrai mur entre les usines françaises et nous, les concepteurs d'objets. Les premières pensent qu'elles ont toutes les compétences mais qu'on ne vient pas les voir. De notre côté, on considère qu'on n'arrête pas d'aller les voir mais qu'elles manquent de réactivité. On veut sortir de ce dialogue de sourds, abattre ce mur psychologique. Il faut que les industriels arrêtent de s'imaginer que tout peut se passer comme dans l'automobile, l'aéronautique, le spatial et que les start-up arrêtent de considérer que toutes leurs idées sont bonnes. La Cité, est un lieu où l'on se rassemble et où ces deux mondes dialoguent.
A quoi va-t-elle ressembler ?
Elle s'organise en trois niveaux. Un étage 0 qui est un super fablab, pour prototyper les objets et repérer les projets capables d'aller plus loin, avec un personnel d'accompagnement très léger ; un étage 1 consacré à l'innovation industrielle, avec un suivi plus fort (de la mécanique, de la métallurgie, de l'électronique) pour aider à industrialiser les projets plus mûrs ; un étage 2 pour accueillir des industriels. Ceux-ci sont déjà présents sur le terrain (c'est pour cela qu'on s'installe à Angers), parfois dans des clusters comme WeNetwork. On espère que d'autres s'installeront dans l'environnement immédiat de la Cité de l'objet connecté.
Quels courbe de progression vous fixez-vous ?
L'objectif est d'avoir environ 170 abonnés à la Cité de l'objet connecté à l'horizon 2018. L'idée, également, est que la société dégage du cash positif à cette même date. On démarre avec l'argent des actionnaires et des aides publiques, mais la structure devra être auto-suffisante à terme.
La Cité de l'objet connecté est un premier essai, on sera très heureux si d'autres se montent dans d'autres régions, avec leurs propres spécificités. Les gens d'Angers discutent d'ailleurs avec ceux de l'IOT Valley de Toulouse.
Les 34 plans industriels ont été refondus en 10 solutions, dont une consacrée aux "objets intelligents". Etes-vous toujours à bord ?
Je ne sais pas encore exactement quelles seront les conséquences de ce changement, et comment il sera mis en musique, même si je continuerai à piloter la partie "objets connectés". L'idée derrière ce mouvement, c'est le regroupement pour concentrer les efforts.
La mise en place d'une Cité de l'objet connecté était la principale mission du Plan industriel objets connectés. Quelles autres actions allez-vous maintenant mettre en œuvre ?
Le premier chantier est de susciter une prise de conscience concernant le financement. On veut permettre aux industriels de trouver plus facilement des fonds, et aider les banques et autres acteurs financiers à mieux comprendre l'innovation d'aujourd'hui. Cela passe notamment par une meilleure connaissance des dispositifs existant, notamment chez Bpifrance, la Caisse des dépôts… Là aussi, on veut casser les barrières.
On travaille également sur une initiative visant à rendre plus visibles les objets connectés dans le pays, sur un plan commercial notamment, en lien avec différents canaux de distribution. Et nous réfléchissons à l'organisation d'un grand événement, qui ne sera pas forcément "marketté" objets connectés d'ailleurs.
La France tient le bon bout en matière d'objets connectés ?
Je ne crierai pas victoire trop vite. Il y a un aspect très positif, c'est que l'on s'est mis en mouvement, mais ce n'est pas suffisant. Le marché bouge très vite, et il faut tenir dans la durée. De plus en plus, on ne fera plus d'objets pour des objets. On va vers une vraie association entre objets et services, comme on l'a vu pour le smartphone avec le développement d'un écosystème d'applications. C'est là-dessus que Withings et d'autres travaillent.
La Cité de l'objet connecté, un lieu pour faire émerger des produits made in France selon Eric Carreel
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
RéagirPARCOURIR LE DOSSIER