La Cnil italienne s'inquiète des nouvelles conditions d'utilisation de WhatsApp… inapplicables en Europe

Alors qu'elles ne s'appliquent pas en Europe, l'autorité italienne de protection des données personnelles s'inquiète des nouvelles conditions d'utilisation de WhatsApp, qui visent à partager davantage de données avec sa maison-mère Facebook. Elle a porté l'affaire devant le Comité européen à la protection des données, arguant du flou entourant ces nouvelles règles.

 

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La Cnil italienne s'inquiète des nouvelles conditions d'utilisation de WhatsApp… inapplicables en Europe

La Garante per la protezione dei dati personali (GPDP), l'équivalent italien de notre Cnil, s'inquiète de la nouvelle politique de confidentialité de WhatsApp.

Inapplicable en Europe
A partir du 8 février 2021, les utilisateurs de la messagerie instantanée devront accepter de partager un plus grand nombre de données à Facebook et ses filiales, sous peine de ne plus pouvoir utiliser l'application. Or, ces nouvelles règles ne s'appliquent pas aux internautes européens car elles ne sont pas compatibles avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD).

"Il n'y a aucun changement dans les pratiques de partage de données de WhatsApp dans la région européenne (y compris au Royaume-Uni) suite à la mise à jour des conditions d'utilisation", certifiait un porte-parole de WhatsApp.

La nouvelle politique n'est pas claire
Mais pour l'autorité italienne, l'annonce de WhatsApp n'est pas claire. "Les conditions d'utilisation (…) ne sont pas claires et intelligibles et doivent être soigneusement évaluées à la lumière de la réglementation sur la vie privée", écrit la GPDP dans son communiqué.

En d'autres termes, il serait impossible pour les utilisateurs actuels de la messagerie de "comprendre quels changements vont être introduits, ni de comprendre clairement quel traitement de données sera effectivement effectué par le service de messagerie à partir du 8 février", ajoute-t-elle.

La Cnil européenne saisie
Face à ces incertitudes, la Cnil italienne a saisi le Comité européen à la protection des données (CEPD), chargé de contribuer à l'application cohérente des règles en matière de vie privée dans l'UE et d'encourager la coopération avec les autorités nationales. Elle se réserve également le droit d'intervenir "de toute urgence" pour protéger les internautes italiens.

Une porte-parole, cité par Reuters, a réagi à cette annonce en rappelant que l'objectif de WhatsApp n'était pas de siphonner des données personnelles mais de "rendre plus transparent la façon dont nous recueillons les données'.

Front judiciaire en Turquie et en Inde
Les modifications apportées à la politique de confidentialité de WhatsApp font également l'objet de contestation judiciaire en dehors de l'Europe. En Turquie, l'autorité de la concurrence a ouvert une enquête sur WhatsApp et Facebook tout en réclamant la "suspension" de la mise à jour. En Inde, pays qui compte le plus grand nombre d'utilisateurs de la messagerie, une pétition a été adressée à la Haute Cour de Delhi, l'équivalent du Conseil Constitutionnel.

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