La Cnil ouvre une enquête sur Criteo pour violation du RGPD
Suite à un dépôt de plainte de Privacy International, la Cnil a ouvert une enquête sur Criteo. Le spécialiste français du reciblage publicitaire est accusé de violer la législation sur la protection des données personnelles. L'ONG britannique espère que cette enquête provoquera une remise en cause plus large de l'écosystème de l'Adtech.
Alice Vitard
Mis à jour
12 mars 2020
L'ONG britannique Privacy International a déposé une plainte contre Criteo devant la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Un porte-parole du gendarme français de la vie privée a confirmé à Techcrunch, le 10 mars 2020, l'ouverture d'une enquête.
"Provoquer des changements"
Le spécialiste français du reciblage publicitaire est accusé de violer la législation sur la protection des données personnelles. "L'écosystème de l'Adtech repose sur de vastes atteintes à la vie privée exploitant les données des personnes au quotidien", explique Privacy International en citant l'exemple des bannières de recueil de consentement jugées "trompeuses".
Si la Cnil estime que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) a été violé, elle peut infliger à Criteo une amende allant jusqu'à 4% de son chiffre d'affaires annuel mondial. En 2018, l'entreprise française affichait un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars.
De nombreuses enquêtes en cours
En novembre 2018, l'association britannique a déposé de multiples plaintes auprès des autorités de protection des données française, irlandaise et britannique. En mai 2018, le commissaire irlandais à la protection des données a ouvert une enquête sur la société publicitaire américaine Quantcast. De son côté, l'Information Commissioner's Office (ICO) a lancé des procédures à l'encontre du courtier en données (data broker) Acxiom et deux entreprises d'évaluation des risques-clients (credit score) Experian et Equifax. Les enquêtes sont en cours.
L'ONG espère que cette nouvelle enquête mènera à une remise en cause plus large de l'industrie des technologies publicitaires pour "provoquer des changements". Pépite française née en 2005, Criteo traverse actuellement une mauvaise passe. L'annonce par Google de la fin des cookies tiers dans Chrome mi-janvier 2020 a fait chuter son action à 15,9 dollars, son taux le plus bas depuis un an.
Sollicité par L'Usine Digitale, Criteo a déclaré que "la Cnil est l'autorité de contrôle de Criteo en tant qu'entreprise française, il s'agit donc d'une procédure normale que nous avons déjà rendue publique lors de nos derniers résultats financiers. Nous collaborons actuellement avec la Cnil dans leur enquête et restons totalement confiants dans nos pratiques de confidentialité. De plus, Criteo collabore et consulte régulièrement la CNIL, qui est l'autorité de référence du RGPD, sur les questions de confidentialité relatives à Criteo et à notre industrie".
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