La Commission européenne rappelle Twitter à l'ordre pour ses efforts lacunaires contre la désinformation

Le réseau social est dans le viseur de Bruxelles pour ses efforts inadéquats dans la lutte contre la désinformation suite à de nouvelles recommandations. Un défaut de transparence qui ne doit pas faire oublier les manquements du secteur dans son ensemble.

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La Commission européenne rappelle Twitter à l'ordre pour ses efforts lacunaires contre la désinformation
Instauré en octobre dernier, le Digital Services Act permet à la Commission européenne d’infliger des amendes équivalent à 6% du chiffre d’affaires mondial des géants du web, en cas de non-respect de leurs obligations de transparence.

Twitter épinglé par la Commission européenne. Bruxelles reproche au réseau social à l’oiseau bleu son manque d’allant dans la lutte contre la désinformation. A l’inverse, ses homologues et concurrents Google, Meta (maison-mère de Facebook), Microsoft et TikTok ont tous présenté ces six derniers mois des rapports d'étape sur le respect d'un code de pratique renforcé de l'Union européenne sur la désinformation, rendu obligatoire par le nouveau Digital Services Act.

Ce code de pratique comprend les manipulations détectées, le nombre et la valeur des publicités politiques acceptées et le montant des recettes publicitaires refusées aux sites de "fake news". Twitter a présenté un rapport incomplet, manquant de données et ne précisant pas comment le réseau social comptait collaborer avec les équipes de fact-checkeurs, rapporte la Commission européenne.

"Nous devons avoir plus de transparence et ne pouvons pas compter sur les seules plateformes en ligne pour la qualité des informations. Elles doivent être vérifiables de manière indépendante, a déclaré Vera Jourová, vice-présidente de l’UE en charge des valeurs et de la transparence. Je suis déçue de voir que le rapport de Twitter est à la traîne par rapport aux autres et j’attends un engagement plus sérieux vis-à-vis de leurs obligations découlant du code."

Des enquêtes lancées sur les GAFAM en septembre

Instauré en octobre dernier, le Digital Services Act permet à la Commission européenne d’infliger des amendes équivalent à 6% du chiffre d’affaires mondial des géants du web, en cas de non-respect de leurs obligations de transparence. Le commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton, a d’ores et déjà menacé Twitter de sanctions s’il persistait à enfreindre les règles.

Les ONG rappellent que les manquements de Twitter ne doivent pas faire oublier les propres errements de ses concurrents. "Le cirque de Twitter est en train de saper les fondements mêmes du code. Ils ont placé la barre si bas que personne ne regarde les échecs des autres plateformes", cingle Luca Nicotra auprès de Reuters. Le directeur de campagne de l’ONG Avaaz souligne le retard de Google sur l’accès aux données, l’algorithme biaisé de TikTok qui "accélère massivement la désinformation" et la taille de Meta qui, malgré ses efforts, en fait mécaniquement une source importante de "fake news". Une enquête menée par Avaaz à l’été 2021 montrait ainsi que 109 des 180 pages recommandées aux nouveaux utilisateurs menaient à des contenus anti-vax.

Twitter a jusqu’à septembre pour se conformer à la décision européenne. Après cette date, des enquêtes seront lancées sur tous les géants du web dont les produits comptent plus de 45 millions d’utilisateurs. Ceux-ci devront ouvrir l’accès à leurs algorithmes et prouver qu’ils disposent d’équipes en Europe pour lutter contre la désinformation.

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