Bruxelles se penche sur le rachat de VMware par Broadcom pour 61 milliards de dollars
La Commission européenne a annoncé mardi 20 décembre qu’elle ouvrait une enquête approfondie sur le projet d’acquisition de VMware par Broadcom, pour la somme de 61 milliards de dollars, en raison du risque que l’opération conduise à “restreindre la concurrence sur le marché de certains composants matériels”.
C’est une autre grosse transaction que va examiner la Commission européenne, après le projet de rachat d’Activision par Microsoft pour la somme de 69 milliards de dollars. Mardi, le régulateur européen a annoncé qu’il déclenchait une enquête approfondie après que Broadcom a fait savoir en mai dernier sa volonté de racheter VMware pour 61 milliards de dollars.
“S’appuyant sur nos antécédents en matière de fusions et acquisitions réussies, cette transaction associe nos activités de pointe dans le domaine des semi-conducteurs et des logiciels d’infrastructure à un pionnier et innovateur emblématique dans le domaine des logiciels d’entreprise, ce qui nous permet de redéfinir ce que nous pouvons offrir à nos clients en tant que société leader dans le domaine des technologies d’infrastructure”, se réjouissait alors son PDG, Hock Tan.
Risque de menace envers la concurrence
Mais l’enquête préliminaire effectuée par Bruxelles indique que cette opération pourrait permettre à l’entreprise spécialisée dans le “hardware” de restreindre la concurrence sur le marché des cartes réseau, des contrôleurs hôtes de bus Fibre Channel (“HBA FC”) et des adaptateurs de stockage en détériorant l’accès aux logiciels de virtualisations proposés par VMware pour les concurrents ou en détériorant leur interopérabilité avec leurs matériels.
“Il pourrait en résulter une hausse des prix, une réduction du choix et une baisse de l’innovation pour les clients professionnels et, en fin de compte, pour les consommateurs”, a déclaré Margrethe Vestager, commissaire à la Concurrence.
Le régulateur européen souhaite également passer au crible la possibilité, pour Broadcom, de perturber le développement de cartes réseau intelligentes par d’autres entreprises — alors que VMware est impliqué depuis 2020 dans un projet avec trois acteurs de la filière (NVIDIA, Intel et AMD Pensando) et que Broadcom pourrait être tenté de réduire la participation de sa nouvelle filiale pour conserver l’innovation en interne.
Enfin, la Commission s’inquiète que Broadcom, une fois l’opération achevée, pourrait cesser de proposer les logiciels de virtualisation de VMware de manière indépendante et préférer les grouper avec ses propres logiciels. Bruxelles a désormais jusqu’au 11 mai 2021 pour prendre sa décision. Si l’enquête approfondie n’est pas une étape par laquelle passe la majorité des projets de concentrations notifiés au régulateur européen, son ouverture ne préjuge pas du feu vert final de la Commission.
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