
Elon Musk se plaît à mettre en garde contre les dangers liés à l'intelligence artificielle... Enfin, quand ça l'arrange. Une enquête du Wall Street Journal révèle que l'entrepreneur n'a pas écouté les ingénieurs de son entreprise Tesla concernant la fiabilité du système de conduite autonome Autopilot.
Ingénierie contre marketing
Lorsqu'il a publiquement annoncé en octobre 2016 que toutes les voitures de Tesla seraient à terme capables d'une "autonomie totale", les ingénieurs travaillant à la conception d'Autopilot ne pensaient pas le système suffisamment sûr pour contrôler une voiture sur la route en conditions réelles. CNN avait déjà fait état en juillet de la tendance du patron à balayer les inquiétudes de ses employés, considérant que les risques posés par Autopilot sont faibles par rapport à ses bienfaits potentiels. Un raisonnement que les équipes en charge d'Autopilot auraient eu du mal à adopter, en particulier face à l'accident mortel survenu en juillet 2016.
Un désaccord qui aurait provoqué plusieurs démissions
Le cœur du problème est la façon dont la nouvelle version d'Autopilot a été présentée au public à l'automne 2016. Le choix de la décrire, dans sa version la plus avancée, comme étant "une solution de conduite entièrement autonome" ("Full Self-Driving Capability") sur le site web de Tesla aurait causé plusieurs démissions au sein de l'entreprise, dont celle de Sterling Anderson, qui dirigeait l'équipe Autopilot lors de l'annonce. Il a quitté l'entreprise deux mois plus tard.
Les conflits autour d'Autopilot ne seraient pas nouveaux
Et cet évènement ne serait pas isolé. Le WSJ rapporte qu'un an auparavant, l'ingénieur Evan Nakano avait déjà mis en garde contre la façon dont était mené le développement d'Autopilot. Il l'aurait décrit comme le résultat de "prises de décision irréfléchies qui ont potentiellement mis en danger la vie des clients." Quelques mois plus tard, le fameux décès survenait sur les routes de Floride. La start-up isréalienne Mobileye, dont Tesla utilisait les capteurs pour Autopilot, avait alors publiquement dénoncé une utilisation abusive de sa technologie. Elon Musk avait répliqué en annonçant un changement de fournisseur en faveur de l'américain Nvidia.
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