La Cour suprême américaine donne raison aux grands médias contre Aereo

La Cour suprême des Etats-Unis a jugé le 25 juin qu'Aereo, un service de diffusion sur internet des principales chaînes de télévision du pays, enfreignait les lois sur la propriété intellectuelle, une décision qui éloigne le risque d'une remise en cause de l'emprise des grands réseaux traditionnels sur le marché américain.

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La Cour suprême américaine donne raison aux grands médias contre Aereo

Aereo, lancé en 2012 et financé par IAC/InterActiveCorp, permet, via un abonnement de 8 à 12 dollars par mois, de visionner de nombreuses chaînes de télévision sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Le service ne rémunère pas les chaînes qu'il relaie. La Cour suprême, par six voix contre trois, a considéré que l'offre n'était pas légale. Cette décision constitue une victoire pour CBS, Comcast, la maison mère de NBC, Walt Disney, qui possède ABC, ou encore Twenty-First Century Fox. Et à l'inverse, elle risque de freiner le développement d'une concurrence sur internet à prix cassés.

l'es intérêts des majors du divertissement préservés

Pour les grands réseaux, la victoire obtenue devant la Cour suprême constitue une garantie contre le risque de voir fondre les quelque trois milliards de dollars de dollars de redevances que leur versent les opérateurs de réseaux câblés et de bouquets de télévision par satellite. "Une décision défavorable, certes pratique et agréable pour le consommateur, aurait complètement modifié le modèle économique d'Hollywood, du cinéma et de la télévision", a déclaré Roger Entner, un analyste spécialisé de Recon Analytics.

Chet Kanojia, le directeur général d'Aereo, a quant à lui qualifié la décision des juges de la Cour suprême de "revers important" pour le consommateur américain. "Nous avons travaillé avec acharnement pour créer une technologie qui respecte la loi mais la décision d'aujourd'hui stipule clairement que le fonctionnement de la technologie n'a pas d'importance", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Nous sommes déçus par cette conclusion mais notre travail n'est pas achevé."

Pour justifier la décision de la Cour, le juge Stephen Breyer a déclaré qu'Aereo n'était "pas simplement un fournisseur d'équipements" mais qu'il présentait "une similitude frappante" avec les opérateurs de télévision par câble, dont le droit de retransmettre des programmes est encadré par la loi sur la propriété intellectuelle votée en 1976.

Avec Reuters (Lawrence Hurley et Jonathan Stempel, Marc Angrand)

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