La DRH de Google va quitter son poste alors que la fronde des salariés se poursuit

La directrice des ressources humaines de Google, Eileen Naughton, va prochainement démissionner. Elle est sous le feu des critiques notamment pour sa gestion des multiples affaires de harcèlement sexuel survenues en interne. La contestation reste vive au sein de l’entreprise.

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La DRH de Google va quitter son poste alors que la fronde des salariés se poursuit

La directrice des ressources humaines de Google démissionnera d’ici à la fin de l’année, a confirmé l’entreprise à nos confrères de The Verge lundi 10 février 2020. Eileen Naughton, officiellement VP of People Operations, semble payer sa gestion de plusieurs crises importantes au sein du géant technologique, dont certaines sont liées à des accusations de harcèlement sexuel de la part de hauts dirigeants envers des employées. Un coup de tonnerre qui a, fin 2018, poussé quelque 20 000 salariés à manifester en faveur de nouvelles politiques d’entreprise.

SCANDALES EN SéRIE

Des dizaines de participants à cette manifestation avaient par la suite affirmé que Google maintenait sur eux une forme de pression en leur reprochant d'avoir contribué à la médiatisation de ces "problèmes internes". Deux organisatrices ont préféré démissionner. Cinq salariés, renvoyés en décembre 2019, estiment, eux, avoir payé leur militantisme. IIs ont depuis contesté leur licenciement, qu’ils jugent abusif, auprès du National Labor Relations Board, qui a décidé d’ouvrir une enquête.

Selon The Verge, il est impossible de savoir le rôle qu’a joué Eileen Naughton dans ces décisions. Les mesures les plus controversées ont d'ailleurs été prises avant l’accession de l’actuelle DRH à son poste. Le media cite le cas d'une relation entre une avocate de la firme et le directeur des affaires juridiques, suite à laquelle seule la femme a été sanctionnée. Eileen Naughton n’était pas non plus à la manœuvre lorsque des sommes astronomiques (135 millions de dollars) ont été versées à deux dirigeants accusés d’agression sexuelle en échange de leur départ.

Par ailleurs, Google aurait poussé son responsable des relations internationales vers la sortie après que celui-ci a émis des doutes quant au projet de mettre en place un moteur de recherche censuré en Chine – nom de code : DragonFly. De quoi pénétrer un marché présentant un potentiel énorme… mais au prix de ses valeurs. Selon lui, la firme de Mountain View aurait, par ailleurs, délibérément voulu réduire la fréquence de ses rencontres avec les employés. Celles-ci sont, en effet, passées d’un rythme hebdomadaire à mensuel. Préjudiciable pour la culture de transparence promue.

Une responsabilité floue

Pour faire taire les critiques liés aux cas d'agression sexuelle, Eileen Naughton a néanmoins indiqué avoir procédé à 48 licenciements pour ce motif depuis son entrée en fonction en 2016 – sans indemnité de départ, cette fois. Elle a également insisté sur le fait que son changement de situation se fait à sa demande car elle aurait souhaité "déménager à New York dans le cadre d’un rapprochement familial".

L’actuelle DRH devrait rester dans le groupe, à un poste qui reste à définir. Reste que Google cherche sans doute à mettre fin à une contestation rampante avec cette décision forte, mais symbolique. La direction a fait savoir que la dernière mission d’Eileen Naughton consistera à recruter son successeur, louant ses efforts dans la gestion des crises ainsi qu’en faveur de la mise en place d’un salaire minimum de 15 dollars et d’un meilleur système de santé.

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