La e-santé ? Un potentiel de 15 000 emplois si et seulement si...

Les industriels des dispositifs médicaux et ceux du numérique en santé ont planché avec les pouvoirs publics pour définir les mesures qui vont permettre de faire émerger une véritable filière de télémédecine. A la clé, promettent-ils : 15 000 emplois.

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La e-santé ? Un potentiel de 15 000 emplois si et seulement si...

Des promesses aux actes, enfin ? Depuis près d’une décennie, la e-santé, conjuguant numérique et médecine, se pose en eldorado industriel porteur d’économies pour les pouvoirs publics. La télémédecine, le segment le plus prometteur, précise aujourd’hui les leviers à actionner pour qu’elle puisse se déployer : six mesures prioritaires présentées vendredi 27 mars par "Mesure 33", le groupe de travail du Comité Stratégique de filière Santé qui réunit, depuis 2013, les industriels des dispositifs médicaux et du numérique en santé (représentés par Snitem, Syntec Numérique, Catel et Lesiss) et des acteurs publics (Assurance Maladie, Direction générale des entreprises…). "En 2015, tous ces chantiers doivent être mis en œuvre", estime Pierre Leurent, fondateur de la société Voluntis et co-président de "mesure 33".

Six mesures pour faciliter les projets champions

Pour aider les entreprises à insérer leur projet ou dispositif médical dans la filière et comprendre de quelle autorité réglementaire il dépend, le groupe a créé un kit de démarrage pratique pour s’y retrouver. Il a aussi établi une liste de critères permettant aux promoteurs d’évaluer le potentiel de leur projet, afin de répondre aux attentes de la Haute Autorité de Santé. "Mesure 33" prône d’autre part la simplification des processus de contractualisation avec les médecins ou les agences régionales de Santé (ARS) lors d’une expérimentation.

L’urgence de s’intéresser aux big data

Les industriels comptent également poursuivre leurs travaux sur la e-santé, en intégrant notamment l’industrie pharmaceutique qui s’est dit intéressée. Les big data pourraient bien être le prochain sujet à l’étude. « Il est essentiel que la puissance publique se saisisse de ce sujet car il y a un risque de manquer un virage très important et de perte de souveraineté, car de grand acteurs américains contrôlent cette filière », prévient Pierre Leurent.

Des pistes d’amélioration sont également proposées pour permettre à de nouveaux métiers de monter en puissance sans complexité administrative, comme habiliter des infirmières à réaliser certaines tâches à la place du médecin pour faciliter le suivi du patient. "Mesure 33" appelle enfin à identifier un interlocuteur unique en charge des projets de télémédecine au sein de chaque ARS, et à améliorer le circuit d’information au niveau régional. Enfin, le groupe appelle à clarifier des aspects techniques, en utilisant des solutions logicielles d’authentification plus souples pour les médecins afin d’accélérer le déploiement de la témédecine. Une mesure qui figure dans le projet de loi de Santé porté actuellement par la ministre Marisol Touraine.

Une expérimentation visant 50 000 patients d’ici deux ans

Surtout, en exploitant également d’autres leviers, comme celui du financement, les industriels espèrent atteindre un million de patients suivis en télémédecine en 2020, via la mise en œuvre du plan "Santé Numérique", l’un des 34 Plans de la Nouvelle France Industrielle. A la clé, potentiellement 15 000 emplois, dont 10 000 dans la télésurveillance avec de nouveaux métiers comme des infirmiers en télémédecine, et 5 000 dans l’équipement médical, estiment-ils. Mais il reste du chemin à parcourir. Aujourd'hui, seuls 5 000 patients sont télésuivis dans le cadre d’une expérimentation portant sur quatre maladies chroniques : le diabète traité par insuline, l'insuffisance cardiaque, l'hypertension artérielle sévère et l'insuffisance rénale chronique. Ils devraient être 50 000 d’ici deux ans, espèrent les industriels.

Gaëlle Fleitour

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