La fintech américaine Stripe lève 6,5 milliards de dollars mais continue de baisser sa valorisation
Stripe a réussi à lever 6,5 milliards de dollars malgré un contexte inopportun. La somme va lui permettre de couvrir une importante facture fiscale liée aux actions gratuites et stock-options attribuées à ses employés, mais a obligé la fintech américaine à revoir une fois de plus sa valorisation à la baisse, atteignant 50 milliards de dollars, soit deux fois moins qu’en 2021.
Stripe, l’entreprise américaine spécialisée dans les solutions de paiement en ligne, a annoncé, le 15 mars 2023, une levée de fonds en série I de 6,5 milliards de dollars. C’est plus que ce qu’elle visait, mais cela l’oblige à baisser encore sa valorisation, désormais estimée à 50 milliards de dollars, contre 95 milliards en 2021.
La fintech américaine espérait lever au moins 2 milliards de dollars, elle est parvenue à obtenir plus grâce à des investisseurs historiques (Founders Fund de Peter Thiel, Thrive Capital de Josh Kushner et Andreessen Horowitz), mais aussi de nouveaux bailleurs de fonds, dont deux investisseurs singapouriens, le fonds d'État Temasek et le fonds d'investissement souverain GIC.
Un financement dont la société a assuré ne pas avoir besoin pour mener à bien ses activités. Selon Reuters, environ 3,5 milliards de dollars du capital levé serviront à couvrir une facture fiscale liée aux actions attribuées à des employés (anciens et actuels), le reste sera utilisé pour acheter des actions aux employés. La précision a été fournie au média par une personne au fait du dossier, qui a tenu à garder l'anonymat en raison du caractère confidentiel de ces informations.
Une valorisation divisée par deux en deux ans
Si cette nouvelle levée va permettre de rembourser des dettes, elle a obligé la société américaine a abaisser encore sa valorisation. L'entreprise l'avait déjà réduit à 63 milliards de dollars début janvier, elle est à présent estimée à 50 milliards de dollars, soit deux fois moins qu’en 2021 ou son pic de valeur avait atteint 95 milliards de dollars.
En cause ? Un contexte marqué par la rareté des investisseurs et par la crise du secteur technologique, qui a entraîné des difficultés apparentes depuis plusieurs mois pour Stripe. En novembre dernier, l'entreprise a licencié 14% de son effectif, soit environ 1120 personnes, justifiant ce plan social par le fait d'avoir "trop embauché pour le monde dans lequel nous vivons actuellement".
Ses concurrents semblent toutefois être dans une situation similaire. La valorisation de la société de paiement néerlandaise Adyen a baissé de 55% par rapport à 2021. Celle de PayPal est évaluée à moins d'un quart de son niveau de 2021 et a annoncé le licenciement de 2000 salariés le 31 janvier 2023.
Au début de l’année, Stripe s’est fixé un délai de douze mois pour entrer en bourse, soit par une cotation directe, soit par une transaction sur le marché privé. Toujours selon la source interrogée par Reuters, le projet est toujours d’actualité, mais il est peu probable que cela se produise cette année.
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