La FinTech française sort de l’ombre !
Pour que leurs innovations soient adoptées par le grand public et pour capter une partie des investissements internationaux réalisés dans le secteur, les start-up françaises de la FinTech (finance et technologie) s'organisent.
34 d'entre elles ont créé l'association France FinTech, qui les représente, souligne Muriel Barnéoud, présidente du collège éditeurs du Syntec numérique, suite au dernier baromètre de l’innovation Odoxa-Syntec numérique, en partenariat avec L’Usine Digitale, Le Parisien, BFM Business et 01 Net.
Banque, assurance, investissement, gestion d’actifs, paiement, conseil... L’ensemble des services financiers sont désormais couverts par des start-up utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques innovants, qu’elles ciblent des particuliers ou des entreprises. En France, le foisonnement de ces entreprises de la FinTech est tel que 36 d’entre elles se sont récemment regroupées en une association - France FinTech - visant à assurer leur promotion auprès des pouvoirs publics, des médias, des investisseurs et des acteurs historiques du secteur.
La démarche est bienvenue à plusieurs titres. D’abord parce qu’elle permettra aux grands réseaux bancaires de mieux identifier les germes de la profonde transformation numérique qui s’opère dans leur secteur, avec l’aide des entreprises du numérique. Ensuite, parce qu’elle facilitera le dialogue avec le législateur et le régulateur, ainsi que la pédagogie auprès des médias et de nos concitoyens, encore méfiants vis-à-vis de ces innovations.
Les Français perçoivent les avantages de la FinTech
Selon la dernière édition des "Rendez-vous de l’innovation", 4 % à 7 % des sondés ont déjà essayé ces nouveaux services (financement participatif, prêts entre particuliers, paiement en ligne...), ce qui n’est pas si mal pour des offres qui restent somme toute récentes. Il faut préciser que les Français ont bien identifié les avantages qu’ils pouvaient en retirer en matière de réduction de "paperasse", de rapidité de transaction et d’actualisation de données, ou encore de réduction des prix et de simplification.
Toutefois, une majorité de nos concitoyens restent opposés à leur usage dans les cinq prochaines années. Parmi les inconvénients identifiés, la confidentialité des données personnelles et l’absence de contacts humains semblent constituer des freins non négligeables à l’adoption des technologies développées par les FinTech. De plus, seuls 9 % des sondés perçoivent la possibilité d’un service mieux adapté à leurs besoins grâce à l’analyse des données en temps réel. C’est sans doute dans ce domaine qu’un effort de pédagogie s’impose le plus.
Plus de 200 % de croissance en Europe
Car l’adoption sera clé pour entraîner davantage d’investisseurs dans ce secteur pour lequel la France ne manque pas de talents. Une étude réalisée par Accenture montre que les investissements mondiaux dans les FinTechs ont atteint 12,21 milliards de dollars l’an dernier, la place de prêts entre particuliers Lending Club, fondée par le Français Renaud Laplanche, ayant levé à elle seule 865 millions de dollars sur le New York Stock Exchange.
Si les Etats-Unis continuent à se tailler la part du lion, le mouvement de rattrapage européen est impressionnant puisque les investissements dans les FinTech y ont crû l’an dernier de 215 %. Le Royaume-Uni et l’Irlande ont capté 42 % de ces investissements (623 millions de dollars), suivis des pays nordiques (345 millions de dollars), des Pays-Bas (306 millions de dollars) et de l’Allemagne (82 millions de dollars). La France n’est pas encore référencée. Il était temps que ses start-up essaient de se donner un peu de visibilité !
Muriel Barnéoud, présidente du collège éditeurs du Syntec numérique
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