La fintech Mooncard lève 37 millions d'euros et s'approche de la rentabilité
Mooncard, spécialiste des cartes de paiement pour les dépenses professionnelles, réalise un nouveau tour de table en série C qui doit lui permettre de jeter les bases de sa future croissance.
Le cocktail fintech - RHtech est un mélange détonnant dont raffolent les investisseurs. L'année dernière, Spendesk a par exemple levé 100 millions d'euros. L'un de ses concurrents sur le marché de la gestion des dépenses et des notes de frais en entreprise, le français Mooncard, annonce ce 18 avril une levée de fonds en série C de 37 millions d'euros. La start-up parisienne accueille deux nouveaux investisseurs, Orange Ventures et le fonds canadien Portage. Les investisseurs historiques (Aglaé Ventures, Blackfin Capital, Partech et Raise Ventures) ont également participé.
La participation d'Orange Ventures augure de potentielles synergies avec l'opérateur télécom, par exemple dans l'analyse des données pour les gestionnaires de flotte automobile.
"Pour nous, cette levée de fonds est le moyen de solidifier nos fondations en renforçant les pays où nous sommes présents depuis un peu plus d'un an, et de développer de nouveaux projets, comme l'ouverture de nouveaux pays, et des opérations de M&A en 2023 ou 2024", nous explique le patron de l'entreprise Pierre-Yves Roizot. "Le but est bâtir un projet pérenne, sur le long terme. Le temps des licornes est un peu révolu", ajoute le CEO, qui aurait néanmoins réussi avec ce tour de table à augmenter la valorisation de Mooncard de 45%. La rentabilité est prévue pour cet été.
Des cartes de paiement finement paramétrables
Mooncard, fondée en 2016, propose une solution SaaS de cartes de crédit pour les dépenses opérationnelles des salariés, qui se branche également sur le logiciel comptable de l'entreprise (SAP, Cegid, Sage…) cliente afin d'automatiser entièrement le traitement des dépenses et des notes de frais, qui n'ont plus besoin d'être saisies. Le système identifie aussi la TVA récupérable. Il fait gagner du temps aux services administratifs, et évite aux salariés d'avoir à avancer les frais.
Les cartes sont paramétrables pour chaque salarié ou profil d'utilisateurs à l'aide de 60 critères, ce qui en ferait la solution la plus complète du marché. Par exemple, il est possible de de déterminer un plafond de dépenses quotidien, et d’activer des catégories de dépenses (restaurant, stations-service, achats à l’étranger, paiements en ligne…) en se servant des "codes marchand" (MCC), un système qui est harmonisé au niveau international. En cas de demande exceptionnelle, le manager est informé par SMS pour réagir rapidement. Toutes les opérations sont consultables en temps réel.
L'abonnement mensuel est proposé à partir de 49 euros par mois pour les PME, 500 euros pour un grand groupe, auxquels s'ajoute un coût de 5 euros par mois et par carte. Le modèle économique de Mooncard repose également sur des commissions sur chaque transaction, payées par Visa.
Plus de 6000 clients
Les cartes, physiques ou virtuelles, sont émises par Visa, et assurées AIG et WTW. Mooncard a mis en place un partenariat avec Flying Blue, pour faire gagner des miles Air France-KLM à chaque dépense à l'instar de ce que propose le programme d'American Express.
La start-up de 150 personnes revendique plus de 6000 organisations équipées (dont Air France, Mirakl, Vinci, Norauto), dont 400 à l'étranger et environ 500 établissements publics (cabinet de la Première ministre, ministères, régions, départements, police, gendarmerie). Elle ne communique pas son chiffre d'affaires ni le montant des volumes de paiement gérés, mais ceux-ci dépassent 200 millions d'euros par an et continuent à doubler chaque année. La société est présente en Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Italie et aux Pays-Bas.
En France, Mooncard affirme être "le pure player leader de l’automatisation des dépenses en entreprise, tout en ayant moins de 1% de part du marché global", sur lequel sont bien sûr présentes les banques, mais aussi d'autres acteurs plus spécialisés dans les notes de frais par exemple, ou encore les toutes les enseignes de réseau qui proposent des cartes spécifiques (carburant, pressing…). Une position de leader que cette levée de fonds a pour but de renforcer en dégageant de la croissance rentable.
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