La fintech Silvr lève 130 millions d'euros et s'impose comme un leader européen

Le plateforme de financement des entreprises du numérique Silvr, qui recourt au modèle du revenue based financing, lève 130 millions d'euros en série A (dont 112 millions en dette), ce qui la positionne comme le plus gros acteur d'Europe continentale.

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La fintech Silvr lève 130 millions d'euros et s'impose comme un leader européen
Grégory Tappero et Nima Karimi, co-fondateurs de Silvr.

La fintech française Silvr vient de boucler l'une des plus grosses levées de fonds européennes dans le secteur du revenue based financing (RBF). Ce modèle de financement des entreprises, alternatif à la dette bancaire et à l'augmentation de capital, permet de faire entrer de la trésorerie sur la base des revenus à venir. Le tour de table de 130 millions d'euros en série A, a été réalisé auprès de XAnge, Otium, la BPI, Eurazeo, Isai, et des business angels Alexandre Prot et Steve Anavi (co-fondateurs de Qonto), Raphaël Vullierme (co-fondateur de Luko), Louis Chatriot (co-fondateur d’Alma) et Pierre Dutaret (co-fondateur de Libeo).

Il va permettre de recruter une centaine de salariés en 2022, de monter des partenariats avec des acteurs bancaires, et de créer un fonds de dette propre à l'entreprise. Sur les 130 millions d'euros, 18 millions ont été levés en fonds propres, et 112 millions en dette. A son lancement, Silvr a commencé par financer une dizaine de sociétés sur ses fonds propres, pour un million d'euros. Les 3 millions levés en mars 2021 lui ont permet de continuer à financer par la suite plus de 100 entreprises, parmi lesquelles Pixpay et Lovys.

Tout repose sur l'algorithme de scoring
Alors que d'autres acteurs du RBF se positionnent sur des verticales uniques, comme les logiciels SaaS ou l'e-commerce, la plateforme de Silvr s'adresse à "tous les modèles économiques du digital" : SaaS, e-commerce, mais aussi applications mobiles et autres modèles d'abonnement. Des activités qui ont pour point commun de procurer une bonne visibilité sur les flux de trésorerie à venir, ou d'être très dépendantes des dépenses de marketing digital (ce qui permet de savoir qu'en dépensant une somme x, la société a les capacités d'atteindre un revenu y).

La start-up a été fondée en mars 2020 par Nima Karimi et Grégory Tappero. Son modèle de scoring du risque de crédit évalue la rentabilité des entreprises et leur potentiel de croissance en analysant les données de l'entreprise (visiteurs uniques, chiffre d’affaires, panier moyen, rentabilité des campagnes de marketing en ligne, taux d’attrition…), des logiciels auxquels elle est connectée (Google Analytics, Shopify, Stripe, Recurly…), de son secteur, et ses comptes bancaires. Ce qui lui permet de réaliser une projection des revenus à venir. Tout est réalisé en ligne et le financement peut être débloqué sous 24h.

Une nouvelle forme de crédit à l'écart des banques
Pour les clients du secteur e-commerce, Silvr prend une commission de 6 à 9% du montant du financement. Celui-ci est mis à disposition par le biais d'une carte bancaire virtuelle créditée, qui sert à payer les dépenses marketing de l'entreprise (les coûts d'acquisition). Chaque semaine, elle rembourse une partie du crédit sous forme de pourcentage de son chiffre d'affaires, plus la commission. Plus ses revenus augmentent, plus le crédit est remboursé rapidement.

Le RBF, qui est une nouvelle forme de désintermédiation bancaire, se développe rapidement en Europe ces derniers mois. Wayflyer, une licorne irlandaise, a annoncé le 1er février avoir levé à peu près la même somme que Silvr (150 millions de dollars) en série B. Le britannique Uncapped a levé 80 millions de dollars l'année dernière. Aux Etats-Unis, où la tendance a démarré, Pipe est valorisé 2 milliards de dollars. Selon une étude d'Allied Market Research publiée début 2021, le marché mondial du RBF pourrait atteindre 42 milliards de dollars en 2027.

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