La Foire de Hanovre en mode 4.0
L’industrie 4.0 a envahi la Foire de Hanovre. Les usines seront connectées ou ne seront plus. Siemens, avec l’offre la plus complète, est à l’aise dans ce cours. Mais pour d’autres, le chemin est encore long.
Sur la Hannover Messe, qui se déroule du 13 au 17 avril, impossible d’échapper au slogan Industrie 4.0. Le nouveau Graal provoque une quête effrénée. A croire qu’il faut être 4.0 ou mourir. Dans ce raz-de-marée qui n’a fait que se développer depuis l’édition 2014 de la Foire, Siemens joue, à juste titre, les hérauts d’un concept moins nébuleux que notre usine du futur bleue-blanc-rouge. Le groupe dispose de pratiquement tous les éléments nécessaires à la transformation de l’industrie, du logiciel de PLM (gestion du cycle de vie du produit) Teamcenter aux automatismes, en passant par les systèmes électriques et les réseaux industriels.
"Nous vendons déjà les éléments essentiels à nos clients", explique Klaus Helmrich, membre du conseil de direction de Siemens. Pour le groupe allemand, l’"entreprise numérique" comprend quatre éléments principaux : une suite logicielle, un réseau de communication industriel, une automatisation sécurisée et des services spécifiques à l’industrie. "La numérisation signifie rassembler des données, analyser des contenus, en tirer des conclusions ou développer des modèles commerciaux complètement nouveaux."
Un cadeau pour la chancelière allemande
Lors de la visite conjointe de la chancelière Angela Merkel et du Premier ministre Indien Narendra Damodardas Modi, Klaus Helmrich a pu concrétiser son discours sous l’œil des caméras. Il a offert à Angela Merkel un flacon de parfum personnalisé à son nom, illustrant ainsi la capacité d’associer fabrication en série et personnalisation. On pourra rétorquer que c’est regarder l’usine du futur par le petit bout de la lorgnette tout en saluant l’effort de pédagogie.
Sur son stand de 3 500 mètres carrés, Siemens déclinait son approche 4.0, agrémentée par un show toutes les heures. D’un côté, l’industriel décline ses solutions : Teamcenter, ainsi que des éléments de supervision et de gestion de réseaux de fermes d’éoliennes offshore, sont montrés comme les briques de l’industrie 4.0. De l’autre, Siemens joue la carte de l’honnêteté devant un aréopage de membres de grandes sociétés françaises. "C’est un long chemin pour développer l’industrie 4.0, reconnaît Guido Feind, vice-président vente de Siemens Industrial Automation Systems. Cela peut sembler simple, mais pour développer une base de données unique pour l’ensemble de l’usine, il faudra au moins dix ans…"
Patrice Desmedt
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