La France, le marché le plus dynamique du cloud en Europe

Partie en retard, la France rivalise désormais avec la Grande-Bretagne dans le cloud computing, tant dans les dépenses que dans l’offre. Et la croissance devrait rester à deux chiffres dans les années à venir, selon différents cabinets d’étude de marché.

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La France, le marché le plus dynamique du cloud en Europe

C’est l’euphorie aux Etats généraux du cloud computing, organisés à Paris ce 22 mai 2014 par Eurocloud France, la branche française de l’association qui réunit l’écosystème du secteur en Europe. "La France est désormais le marché le plus dynamique en Europe, déclare Pierre-José Billotte, président d’Eurocloud France, qui regroupe 200 acteurs de l’informatique en nuage dans l’Hexagone. Parti en retard, notre pays devance maintenant l’Allemagne et se met au moins au niveau du Royaume-Uni."

La Grande-Bretagne était jusqu’ici le pays le plus avancé, après les Etats-Unis. "Ceci à cause de sa proximité dans les usages du numérique avec l’Amérique du Nord et aussi à cause d’une externalisation des services informatiques plus poussée qu’ailleurs en Europe ", explique Olivier Rafal, consultant chez PAC.

A la fête jusqu’en 2016

Les chiffres sont impressionnants. Selon le cabinet Markess International, le marché français du cloud computing, tous segments confondus, devrait bondir de 2,2 milliards d’euros en 2012 à 4,1 milliards d’euros en 2014, dont 1,8 milliard d’euros pour le logiciel à la demande (Saas pour software as service). Dans son baromètre sur le cloud au premier semestre 2014, le cabinet perçoit toutefois une contraction des dépenses, notamment dans le secteur public. De quoi ralentir la croissance à partir de 2016, avertit Sylvie Chauvin, présidente du cabinet.

La révolution du Saas ne fait que commencer. Selon Stéphanie Ortega, consultante chez KPMG, il ne représente encore que 10 à 12% du chiffre d’affaires des éditeurs de logiciels en France. Le potentiel de développement reste important, comme en témoigne la croissance à deux chiffres dans ce segment. L’autre moteur du marché réside dans le développement du cloud d’infrastructure (Iaas pour infrastructure as service). "Les projets dans ce segment nécessitent des délais de maturation plus long que dans le Saas, constate Pierre-José Billotte. Ils devraient commencer à se concrétiser en 2015, offrant un relais important de croissance. "

Pléthore d’acteurs innovants

La Poste confirme la tendance. Elle fait du cloud l’un des axes stratégiques de sa transformation numérique. Si elle utilise déjà des services Saas comme Success Factors ou Salesforce, elle prépare la migration de son infrastructure sur le cloud avec deux parties : cloud privé pour les applications sensibles et cloud public pour le reste. "Grâce à cette transformation, nous voulons gagner en agilité et passer d’un modèle financier d’investissement à un modèle plus souple de dépenses d’exploitation", confie Michel Delattre, directeur informatique de la Poste et administrateur au Cigref, club informatique des grandes entreprises françaises. Ce projet devrait se concrétiser en 2015.

Pour le patron d’Eurocloud France, le dynamisme du marché s’explique aussi par l’innovation du côté de l’offre en provenance de nouvelles sociétés. "Nous sommes le pays où il y a le plus de sociétés innovantes dans le cloud", comme en témoignent les exemples de SecludIT (sécurité du cloud), Energiency (analyse de la performance énergétique en mode Saas), Opendatasoft (plate-forme de réutilisation des données ouvertes), Jamespot (réseau social d’entreprise), CloudBees (outils pour le développement et la gestion d’applications Web), Esker (dématérialisation de la relation avec les fournisseurs), Linkbynet (virtualisation et infogérance) et Fasterize (accélération de sites Web), primés cette année par EuroCloud.

Ridha Loukil

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