La French Tech labellise son nouveau réseau pour 2023-2025 et redéfinit ses priorités
Les noms des trois nouvelles "capitales" et des onze nouvelles "communautés" labellisées French Tech ont été dévoilés le 2 février 2023. Pour cette nouvelle édition, le gouvernement entend fédérer le réseau autour de quatre priorités : le soutien aux scale-up, l’inclusion, la transition écologique et surtout, la souveraineté technologique.
Le 2 février 2023, la Mission French Tech a dévoilé le nom des 16 "capitales", des 32 "communautés" en France et des 67 à l’international labellisées French Tech pour les trois ans à venir (2023-2025). Le réseau est ainsi composé de 6000 start-up et de 1400 bénévoles.
La première édition de la labellisation Capitales et Communautés French Tech, démarrée en 2019, s’achève. Le Gouvernement semble satisfait du dispositif, puisqu’une nouvelle édition démarre et que le label a été renouvelé pour tous les membre du réseau.
Trois nouvelles capitales, dont une première en Outre-mer
Celui-ci se dote de trois nouvelles "capitales" : la French Tech Bourgogne-Franche-Comté, la French Tech Paris-Saclay et la French Tech La Réunion, qui devient la première dans une région d’Outre-mer. Son projet serait très axé sur la tech à impact : économie d’énergie, réduction des déchets et production responsable.
Deux nouvelles "communautés" French Tech ont par ailleurs été labellisées : Marne-la-Vallée, qui travaille beaucoup sur le sujet de la ville durable, et Mont-Blanc, territoire sur lequel, de fait, beaucoup d’activités entrepreneuriales sont liées à la montagne.
Enfin, neuf nouvelles communautés se sont constituées à l’étranger, à Denver, Düsseldorf, Madrid et San Diego par exemple.
Le label French tech, un symbole d’identification
Pour rappel, les communautés et capitales French Tech forment un réseau d’associations privées d’entraide entre entrepreneurs français, dans l’Hexagone et à l’international, qui se rencontrent, partagent leurs priorités, leurs problématiques, leurs contacts… Les capitales sont les associations dont l’écosystème a atteint un certain niveau d’expérience (dans une zone disposant d’une activité entrepreneuriale mature) et qui emploient deux personnes à temps plein, salariés de l’association.
L’État fédère ce réseau et labellise ses membres pour leur donner le droit d’utiliser la marque French Tech. "La French Tech est un symbole d’identification fort. L’image internationale fonctionne localement. Être sous la bannière du coq rouge nous permet d’organiser des évènements de grande qualité et d’entretenir des communautés d'experts, français et francophiles, autour de la Tech", explique Emmanuel Paget, membre du board de La French Tech Shanghai.
Le gouvernement les accompagne humainement et financièrement par le biais d’appels à projets, mais ce n’est pas la seule source d’argent. Certaines associations disposent d’un système d’adhésion payant, ont des partenariats avec des entreprises privées ou font payer l’entrée à leurs événements. Elles peuvent également recevoir du budget de la part de certaines collectivités territoriales.
Souveraineté technologique en ligne de mire
Le gouvernement les oriente sur des priorités stratégiques que porte la mission French Tech. Pour les trois prochaines années, il s’agit en premier lieu de la souveraineté numérique, qui passe notamment par le soutien à la deeptech.
"Le gouvernement encourage, notamment à travers France 2030, les créations d'entreprises issues des laboratoires de recherche. La labellisation de Paris-Saclay en tant que Capitale French Tech est à ce titre un signal fort", explique Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Le cluster est effectivement spécialisé dans la production d’innovations de rupture.
La French Tech Lille organisera de son côté cette année le sommet Tech Fab, qui vise à mettre les start-up en relation avec le monde de l’industrie pour valoriser les start-up industrielles.
Voir émerger des géants technologiques français
Deuxième priorité du gouvernement : le soutien aux scale-up, à l’émergence de géants technologiques français. En 2021, sept capitales French Tech ont organisé le programme Scale-up excellence pour réfléchir à la manière dont elles pouvaient donner plus de visibilité aux scale-up de leurs territoires. "Au fur et à mesure que l’écosystème mature et que les capitales et communautés aussi, il y a de plus en plus de liens à l’intérieur du réseau", se réjouit Clara Chappaz, directrice de la Mission French Tech.
L’inclusion reste par ailleurs l’un des cheveux de bataille de l’État, la parité notamment. Le réseau serait actuellement composé d’un tiers de femmes. De nombreuses communautés se sont investies sur le sujet ces dernières années. Il y a eu "Amazing Ladies" à Lille ou encore "Connected Women" à Angers, une initiative qui consistait à promouvoir les métiers de la tech auprès des collégiennes et lycéennes de la région et à leur faire rencontrer des entrepreneurs.
Créer des vocations chez les étudiantes
"C’était une super idée pour créer des vocations !", commente Clara Chappaz, relatant les paroles d’une jeune femme rencontrée sur place : "Avant l’événement j’avais plutôt en tête de me tourner vers la communication, mais je me rends compte qu’il y a des métiers techniques auxquels il n’y a aucune raison que je ne m’intéresse pas".
En ce moment, la French Tech Grand Paris et celle du Canada travaillent sur le programme "Femmes et innovation" : un partage d’idées et de bonnes pratiques pour promouvoir l’entreprenariat féminin.
Moteur de la transition écologique
Dernière priorité de la mission French Tech, "positionner la France comme un moteur de la transition écologique". À Grenoble, la French Tech Alpes a réuni, en décembre 2022, les vingt green tech choisies dans le cadre du programme Green 20. Elles sont venues de toute la France pour une journée d’échanges et de réflexion.
"Toutes les Capitales French Tech sont très actives", affirme Clara Chappaz. Certaines organisent à présent de gros événements annuels reconnus et ouverts au public international comme le "Web today" de Nantes et le "Grand bain" de Marseille. Sur certains territoires, des domaines d’expertise émergent : Toulouse est par exemple très en avance sur la space tech avec des entreprises comme Kinéis et Loft Orbital alors que Grenoble planche beaucoup sur la green tech.
Quelques ajustements
Quelques ajustements vont tout de même être effectués sur cette nouvelle édition. "On va instaurer un lien officiel entre capitales et communautés, car s’il y a des régions où il y avait une belle collaboration entre elles, sur d’autres, ça s’est moins fait", explique Clara Chappaz.
Par ailleurs, un critère a été ajouté pour les communautés internationales. Celles-ci devaient, pour être labellisées, présenter une lettre de soutien au poste diplomatique de la ville dans laquelle ils sont implantés. "Là encore, certaines entretenaient naturellement une relation avec l’ambassade française, comme Berlin, qui a même pu organiser l’European Tech Champions, un événement qui réunissait des start-up de la deeptech comme OVH, Pasqal ou Quandela, au sein même de l’ambassade française, et d’autres n’avaient jamais eu de lien. On veut que ce soit automatique."
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