La guerre des brevets Apple-Samsung pourrait faire de Google une victime collatérale
Apple réclame 2 milliards de dollars à Samsung pour violation de brevets. Le procès s’ouvre ce 31 mars aux Etats-Unis. Pour la première fois, la firme coréenne prend Google à témoin pour tenter de prouver sa bonne foi.
Sylvain Arnulf
La guerre des brevets entre Apple et Samsung, portant sur les technologies des smartphones et tablettes des deux constructeurs, sera avant tout une bataille entre Apple et Google. Un nouveau procès opposant les géants américain et coréen du mobile s’ouvre ce 31 mars à San José, en Californie. Apple réclame 2 milliards de dollars à son rival, soit environ 40 dollars par article litigieux vendu.
Cinq technologies pointées du doigt
Cinq technologies logicielles sont au cœur de l’affaire, dont le fameux "slide to unlock" : le geste du doigt déplaçant une barre de gauche à droite pour débloquer l’écran de téléphone en veille. Apple accuse Samsung d’avoir copié ce concept. La firme coréenne estime de son côté que quatre des cinq brevets en question sont liés à la technologie Android, le système d’exploitation embarqué par Samsung sur ses smartphones. Samsung accuse Apple d'avoir violé deux de ses propres brevets.
google en première ligne
Pour se défendre, selon le Wall Street Journal, la firme coréenne fera appel pour la première fois à des ingénieurs de Google, notamment Andy Rubbin, ancien chef de la division mobiles de Google et artisan du développement d’Android. C’est un changement de stratégie pour Samsung, qui n’avait pas pris Google à témoin lors des précédents procès. Pour Samsung, il s’agit de renverser une affaire mal engagée : lors d’un précédent procès, la firme a été jugée coupable et condamnée à payer près d’un milliard de dollars de dommages et intérêts. Pour Google, les enjeux sont importants : en cas de défaite, outre la lourde amende infligée à son partenaire coréen, le géant pourrait être contraint de modifier Android.
première passe d'armes avant le procès
Preuve de la tension qui anime les acteurs de ce procès hors norme, la bataille a débuté avant même l’ouverture des débats. Samsung a réclamé – et obtenu – le retrait d’une vidéo explicative sur le système de brevets, normalement diffusée aux jurés avant tout procès de ce type, dans laquelle apparaissaient à de nombreuses reprises des produits Apple, selon le site Re/Code.
Le procès s’ouvre ce 31 mars par la sélection des jurés. Chaque camp disposera ensuite de 25 heures pour tenter de faire entendre ses arguments.
Sylvain Arnulf
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