La legaltech Justice.cool règle les litiges à l'amiable à coup d'algorithmes
Lancée en janvier 2020, la start-up Justice.cool a développé une plate-forme pour la résolution des litiges à l'amiable pour le paiement des sommes n'excédant pas 5000 euros. Pour éviter le recours à un médiateur, la jeune pousse a créé des algorithmes capables de régler une affaire liée au voyage et au travail (annulation d'un vol, licenciement…). Pour faire face à la crise sanitaire actuelle, Justice.cool a enrichi son outil avec les problématiques liées au Covid-19 comme le droit de retrait des salariés.
Lancée début 2020, la start-up Justice.cool a développé une plate-forme d'aide à la résolution amiable de différends pour le paiement des sommes n'excédant pas 5000 euros. Le but n'est pas trancher le litige mais de mettre d'accord deux parties sur un montant à payer. Aujourd'hui, la legaltech composé d'une dizaine de salariés est compétente pour régler une affaire liée au voyage ou au travail (annulation d'un vol, licenciement, paiement des heures supplémentaires…).
Remplacer le médiateur par des algorithmes
Depuis le 1er janvier 2020, le demandeur est obligé de justifier d'une tentative de médiation avant de saisir une juridiction pour les litiges civils de moins de 5000 euros. L'objectif de ce texte est de désengorger les tribunaux en évitant que des affaires considérées comme minimes ralentissent l'ensemble des procédures en cours.
"Nous avons créé Justice.cool car nous pensions que ces affaires n'allaient pas pouvoir être gérées par le nombre de médiateurs existants", raconte le fondateur de Justice.cool Romain Drosne, interrogé par L'Usine Digitale. La jeune pousse a donc développé un ensemble d'algorithmes capable de prendre en charge le règlement d'un litige sans avoir besoin de passer par un médiateur qui "coûte en moyenne 300 euros", précise Romain Drosne. Via Justice.cool, la médiation coûte 36 euros satisfaits ou remboursés.
Via le site internet, la personne ou l'entreprise répond à un ensemble de questions sur l'objet du litige, sa situation actuelle… L'utilisateur va également renseigner la somme qu'il souhaite obtenir, celle-ci ne devant pas donc pas dépasser 5000 euros. Cette étape passée, l'algorithme va afficher un "score global" (image ci-dessous) qui évalue le pourcentage de chance de voir sa demande acceptée. Justice.cool va ensuite envoyer un e-mail à l'autre partie pour lui signaler qu'une demande de médiation a été formulée. Si elle accepte, les deux entités sont mises en relation via la plate-forme pour se mettre d'accord sur la somme à payer.
"Nous avons un outil d'analyse de sentiment qui permet à l'utilisateur de tempérer ses émotions. L'outil analyse les messages au moment où ils sont écrits pour signaler, par exemple, un ton trop agressif…", précise le fondateur. Si les parties ne se mettent pas d'accord dans les 60 jours, la médiation se clôt et Justice.cool fournit un document qui prouve qu'une tentative de médiation a bien été effectuée.
1500 clients mais aucun avocat
Justice.cool a été à l'origine de 1500 médiations depuis sa création, soit environ 16 médiations par jour. La très grande majorité des clients sont des personnes physiques qui sont en conflit avec une compagnie aérienne pour le remboursement de billet d'avion. Les avocats ne sont pas emparés de l'outil alors qu'ils conseillent régulièrement leurs clients d'aller plutôt vers la médiation que la justice."Ils n'utilisent pas notre système car ils ne sont pas au courant des solutions qui se présentent à eux pour cette médiation", estime le fondateur. Pour l'instant, Romain Drosne refuse de préciser son chiffre d'affaires.
L'outil développé par la jeune pousse francilienne prend une nouvelle dimension avec la crise sanitaire actuelle provoquée par la pandémie de Covid-19. Une grande partie des tribunaux ne peut pas poursuivre son activité normale compte tenu du confinement. Face à cette problématique, Justice.cool a complété sa plate-forme avec des questions directement liées au Covid-19 comme le droit de retrait, le chômage partiel ou l'annulation d'un vol. "Nous allons ajouter d'ici la semaine prochaine les litiges liés à l'immobilier par exemple lorsqu'un locataire ne paie pas son loyer, confie Romain Drosne avant de poursuivre nous finalisons la modélisation de cette partie là".
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