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La méthode d'Intesens pour innover à grande vitesse avec la SNCF
La start-up Intesens, spécialiste des capteurs intelligents permettant la surveillance des réseaux à distance, développe une trentaine de projets pilotes avec la SNCF.
Elle espère passer à la vitesse supérieure d'ici fin 2016.
La SNCF va investir 500 millions d'euros d'ici 2017 dans son vaste plan de transformation digitale. Elle prévoit notamment de truffer les rails, caténaires, aiguillages, équipements des gares et sites industriels de capteurs intelligents, enregistrant les signes vitaux des installations (un peu comme un électrocardiogramme) pour un suivi du réseau à distance et une meilleure prévention des pannes.
L'entreprise s'appuiera pour cela notamment sur la technologie développée par la jeune pousse toulousaine Intesens, créée en 2009 près de Toulouse. Ces derniers mois, la start-up et le grand groupe ont multiplié les expérimentations sur le terrain, pour (se) convaincre de l'intérêt d'un déploiement de capteurs intelligents à grande échelle. Avec une approche très concrète et pragmatique.
Décentraliser l'innovation
Si les dirigeants d'Intesens ont vite compris que leur technologie était parfaitement adaptée aux infrastructures ferroviaires, établir l'interconnexion n'a pas été facile au départ. "Il a fallu une visite d'Yves Tyrode, lorsque la direction digitale a été créée, pour nous donner accès aux équipes régionales métier, confie Xavier Lafontan, fondateur de l'entreprise. Auparavant, nos demandes remontaient aux services d'ingénierie centraux à Paris, qui avaient des temps de réactivité incompatibles avec nos projets". Une équipe de la SNCF s'est même installée au cœur de l'IOT Valley de Toulouse, au plus près des 11 salariés d'Intesens.
Multiplier les expérimentations
Résultat : Intesens est passé de 4 à 5 projets au départ à une trentaine aujourd'hui. Après le rail, il s'est ouvert à une multitude d'autres métiers SNCF. "Nous avons bâti des méthode de collaboration agiles qui nous permettent de tenter des expérimentations terrain plus facilement", résume le dirigeant d'Intesens.
Le capteur de vibrations prévu pour le rail est aussi évalué par les équipes de signalisation (sur les passages à niveau, aiguillages, feux tricolores…) et pour le suivi des caténaires. Un autre capteur de mesure électrique conçu par Intesens est décliné pour de multiples usages : surveiller des aiguillages, des ascenseurs, des escalators, des pompes (pour suivre l'évacuation de l'eau dans les tunnels souterrains des gares), des processus industriels …
Créer des références
L'objectif des tests sur le terrain est de créer des fiches pratiques dans chacun des métiers… et de démontrer que ces tentatives sont des success stories à répliquer à grande échelle sans attendre. "On veut montrer qu'avec le développement des réseaux bas débit longue distance, ces success stories se construisent dès maintenant", insiste Xavier Lafontan.
Convaincre avec un retour sur investissement rapide
Intesens espère avec ces premiers succès convaincre que l'internet des objets permet de booster l'efficacité opérationnelle. Mais aussi (et surtout) de faire des économies. "On veut faire la preuve qu'on est 10 fois moins cher, par rapport à l'inspection périodique des installations qui était faite manuellement jusqu'ici, qu'on amène dix fois plus de disponibilité de l'équipement et qu'on améliore la sécurité".
Selon la start-up, les coûts de déploiement peuvent être rentabilisés en quelques mois rien qu'avec les économies en frais de déplacement des équipes de maintenance.
Changer d'échelle rapidement
Pour de vraies économies d'échelle, il va falloir passer rapidement des expérimentations au déploiement national. Intesens se dit prêt à lancer les premières commandes industrielles pour se préparer à déployer à grande échelle, avec des centaines de milliers de capteurs pour la première vague. Intesens estime à 500 000 le nombre de capteurs à déployer pour équiper le réseau ferroviaire français.
Mais la start-up voit plus loin et veut séduire les grands opérateurs d'infrastructure en France et dans le monde. "Pour nous, la SNCF, c'est comme une niche dans laquelle on fait la preuve du concept de surveillance globale d'infrastructure, pour ensuite déployer à l'échelle mondiale". En France, ERDF et RTE ont tous les deux repéré Intesens lors de concours d'innovation. La pépite toulousaine est aussi en discussions avec des opérateurs ferrés ailleurs en Europe et aux Etats-Unis.
Sigfox ou LoRa ? Les deux !
Intesens, bien qu'installé tout près du quartier général de Sigfox, compte aussi utiliser le réseau longue portée bas débit LoRa, déployé en France par Bouygues télécom, Orange et Qowisio. "Les deux technologies sont assez complémentaires, contrairement à ce que l'on peut entendre", juge Xavier Lafontan. "Sigfox est plus performante pour les applications à grande échelle, les infrastructures en extérieur, tandis que LoRa est à notre sens plus approprié pour faire du LAN, du réseau local pour relier les différents points d'un réseau à l'échelle d'un site". Ces deux réseaux sont utilisés pour réduire les coûts de maintenance des équipements non critiques. Mais pour le suivi des installations plus sensibles, d'autres technologies sont utilisées, comme la 3G.
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