La mobilité autonome et connectée au cœur du programme 5G Open Road
Navettes autonomes, droïde de livraison, infrastructure connectée… Le programme 5G Open Road a identifié quatre expérimentations à mener en conditions réelles afin d'évaluer les apports de la 5G et les business model pouvant être déployés. 16 acteurs de la mobilité du future se sont regroupés autour de ce programme qui doit s'étendre sur trois ans.
Coup d'envoi du programme 5G Open Road. Constructeurs automobile, opérateur télécoms, spécialiste de la robotique… 16 acteurs planchant sur la mobilité du future se retrouvent dans le programme 5G Open Road. Présenté le 20 avril 2022, ce programme vise à expérimenter l'apport de la 5G à travers différents cas d'usage autour des véhicules connectés et autonomes.
"Ce projet regroupe des membres dans la totalité des filières du véhicule autonome et connecté", affirme Tony Jaux, en charge du projet pour la PFA. Un point essentiel pour parvenir à de déployer des services qui soient viables et accessibles. Doté d'un budget de près de 90 millions d'euros, ce projet doit s'étendre sur trois ans. Les partenaires sont : Bouygues Telecom, Capgemini, Cerema, Goggo Network, Lacroix city, Milla Group, Montimage, Nokia, Renault, Smile, Stellantis, Systematic, TwinswHeel, UTAC, Valeo et PFA.
Multiplier les cas d'usages
La 5G est une technologie qui apporte des améliorations importantes et son coût de déploiement a baissé. Mais il important de penser aux cas d'usages afin d'identifier les business model viables pour optimiser son déploiement et répartir son coût entre différents acteurs. "Le programme est né du besoin de l'industrie automobile de comprendre en quoi les investissements dans la 5G peuvent être utiles", ajoute Tony Jaux. Les tests en conditions réelles, sur routes ouvertes, sont essentiels pour coller au mieux à la réalité.
Au-delà de la démonstration de ces business model, 5G Open Road à d'autres objectifs. Par exemple, avec des canaux de communications plus performants, les véhicules pourront plus facilement communiquer entre eux et avec l'infrastructure. Sur ce sujet, il faut s'interroger sur la meilleure répartition possible de l'hardware et de la puissance de calcul afin de savoir ce qui est embarqué dans véhicule, ce qui est capté par des unités de bord de route et les informations qui sont traitées dans le cloud.
Une fois que les équipements seront installés, "beaucoup d'autres cas d'usages pourront être imaginés", glisse Tony Jaux. Les usages de demain restent à inventer et leurs multiplications permettraient de répartir les coûts et d'avoir un retour sur investissement rapide. Tony Jaux ne pense pas qu'il y aura une application phare ou "killer app" mais que plusieurs services seront proposés et d'autres améliorés.
Un carrefour intelligent
Quatre cas d'usages ont été imaginés par les partenaires. Le premier concerne un carrefour intelligent. Des capteurs et une unité de bord de route pour traiter l'information collectée vont venir compléter les informations perçues par le véhicule ou son conducteur. L'objectif est d'améliorer la sécurité des piétons et autres usagers de la route. Mais pas seulement. Cela peut fluidifier le trafic si les véhicules sont informés des changements de couleur du feu et adaptent leur vitesse en conséquence.
En fluidifiant le trafic, les bouchons sont diminués et les émissions de carbone limitées. Typiquement, ce sujet peut intéresser différents acteurs que ce soit les constructeurs automobiles pour leur clients, les villes, le gouvernement, etc. Un cas d'usage qui peut donc conduire à une répartition des coûts entre ces différents acteurs.
Des navettes autonomes à Vélizy et Saclay
Le deuxième cas d'usage concerne les navettes autonomes. Le but est de voir comment la 5G permet à la fois d'améliorer la vitesse de circulation des navettes autonomes et de se passer de l'opérateur à son bord grâce à un système de télé-opération en temps réel (prise de contrôle du véhicule à distance en cas de problème).
"Deux navettes autonomes seront en circulation à Vélizy-Villacoublay afin de relier le centre de Stellantis, la base militaire, l'arrêt de Tramway et le centre commercial Vélizy 2", détaille Tony Jaux. Ce service fonctionnera grâce au réseau 5G de Bouygues. D'autres navettes doivent être déployées sur le plateau de Saclay, où un réseau 5G privé sera mis en place par Nokia, notamment dans le cadre d'un service de mobilité à la demande. Une des idées est de proposer un service de transport autonome à la demande aux enseignants lorsqu'ils se déplacent d'un bâtiment à l'autre.
Droïdes de livraison et hub multimodal
Pour le troisième cas d'usage la pépite française Twinswheel entre en scène. Le but est de déployer une flotte de droïdes autonomes sur le plateau de Saclay dans le cadre d'un service de livraison proposé aux étudiants. "Avec la 4G il est possible de déployer jusqu'à quatre droïdes en même temps", précise Tony Jaux. Une barrière qui tombe avec la 5G. Une flotte plus importante de droïdes autonomes, pouvant être opérés à distance en cas d'incident, va donc être déployée.
Enfin, le quatrième cas d'usage vise à mettre en place un hub multimodal. Concrètement, les partenaires vont réfléchir à comment équiper au mieux une station de train ou de RER pour que les citoyens puissent accéder à différents moyens de mobilité à un même endroit (voiture en libre-service, trottinettes, etc.) et évaluer les avantages de la 5G. La gare pour cette expérimentation n'a pas encore été sélectionnée.
De premiers tests, autour de ces cas d'usages, seront déployés dès septembre et octobre. "Ce seront des démonstrations limitées avant la mise en place des expérimentations plus importantes pour début 2024", précise Tony Jaux. Par exemple, avant de pleinement déployer le cas d'usage sur le carrefour intelligent, les partenaires vont commencer par réaliser de la détection de places de stationnement. Un usage plus rapide et facile à mettre en place.
SUR LE MÊME SUJET
La mobilité autonome et connectée au cœur du programme 5G Open Road
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir