La NSA intègre une liste des principaux "ennemis du net"
Trois institutions appartenant à des démocraties, dont la NSA américaine et son homologue britannique, figurent parmi les 31 organismes désignés "ennemis d’internet" par Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport publié ce mercredi 12 mars.
A l'occasion de la journée mondiale contre la censure, ce mercredi 12 mars, Reporters sans frontières (RSF) publie un rapport intitulé "les ennemis d'internet". Dans cette liste recensant 31 organisations, on retrouve notamment trois institutions appartenant à des démocraties, dont la NSA américaine et son homologue britannique.
Il s'agit du Centre de développement des télématiques en Inde, du Government Communications Headquarters (GCHQ) au Royaume-Uni et de la National Security Agency (NSA) aux États-Unis, sous les feux de l'actualité après l'affaire Snowden, dit l'ONG à l’occasion de la Journée mondiale contre la censure.
La France pointée du doigt
RSF rappelle que le parlement français a adopté fin 2013 la loi de programmation militaire malgré les protestations de nombreuses organisations de défense de droits de l’homme.
Or, l’article 20 de cette loi autorise la surveillance des communications téléphoniques et internet en temps réel, sans intervention d’un juge, dit-elle dans un communiqué.
L'ONG a toutefois préféré mettre en avant des institutions, plutôt que des Etats, pour "mettre en évidence la schizophrénie de certains pays lorsqu’il est question des libertés en ligne".
La NSA et le GCHQ "ont espionné les communications de plusieurs millions de citoyens, dont de nombreux journalistes, introduit sciemment des failles de sécurité dans les matériels servant à acheminer les requêtes sur internet et piraté le coeur même du réseau dans le cadre des programmes Quantum Insert pour la NSA et Tempora pour le GCHQ", déplore l'ONG.
De nombreux droits bafoués par la NSA
"Internet était un bien commun, la NSA et le GCHQ en ont fait une arme au service d’intérêts particuliers, bafouant au passage la liberté d’information, la liberté d’expression et le droit à la vie privée", ajoute-t-elle.
Pour RSF, les pratiques de ces trois pays, dont certaines ont été révélées par le lanceur d’alerte Edward Snowden, "sont d’autant plus intolérables qu’elles seront - et sont déjà - utilisées comme argument par des pays autoritaires tels que l’Iran, la Chine, le Turkménistan, l’Arabie Saoudite ou le Bahreïn pour justifier leurs propres atteintes à la liberté de l’information".
Les salons d'armement, lieu de recontre des "ennemis du net"
Dans la liste des "ennemis d’internet 2014", on trouve également les trois salons d’armement ISS World, Technology Against Crime et Milipol.
"Ces forums mettent en relation des sociétés spécialisées dans l’interception des communications ou le blocage de contenus en ligne avec des officiels et des représentants des gouvernements iranien, chinois, bahreïni", dit le rapport.
Outre les entreprises privées, la Russie a ainsi exporté son système de surveillance SORM chez ses proches voisins.
Et la Chine, passée maître dans le contrôle de l’information en ligne depuis l’édification de sa "Grande Muraille électronique", vient entre autres à la rescousse des Gardiens de la révolution iraniens, selon RSF.
Avec Reuters
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