La RATP expérimente un dispositif vidéo de gestion des flux basé sur l’intelligence artificielle
Ce mardi 25 mai, la RATP a lancé un dispositif permettant de mesurer l’affluence sur les quais de la ligne 14 à la station Gare de Lyon. À l'aide de caméras dopées à l'intelligence artificielle, le groupe espère fluidifier la fréquentation de cette ligne qui comptera bientôt un million de voyageurs quotidiens. L'expérimentation, qui a reçu un avis favorable de la Cnil, doit durer trois mois.
Afin d’anticiper la surexploitation de la ligne 14, une fois le prolongement Sud à Orly terminé, la RATP a lancé un dispositif d’aide à la gestion des flux basé sur l'intelligence artificielle installé sur les quais de la station Gare de Lyon. Côme Berbain, directeur de l'innovation à la RATP, revient pour L'Usine digitale sur les détails de ce dispositif.
Mesurer la densité sur le quai
Depuis le 25 mai, les usagers de la ligne 14 peuvent, le temps d'une expérimentation de trois mois, avoir une visibilité en temps réel de l'occupation des quais. À l'aide de caméras déjà mises en place et d'un système d'apprentissage automatique, la RATP souhaite mesurer la densité de passagers sur le quai. "Ce que l'on calcule réellement, c'est un taux de saturation que nous partageons ensuite sur des écrans à travers des pictogrammes", explique Côme Berbain.
Alors que la fréquentation de la ligne pourrait passer à un million de voyageurs quotidiens une fois le tronçon terminé, le groupe tente de trouver des solutions pour fluidifier la fréquentation. Ainsi, en fonction des situations observées, la RATP proposera des solutions alternatives, en invitant les voyageurs à se répartir à l'aide de messages audio ou en mettant en place des navettes supplémentaires par exemple.
De longs échanges avec la Cnil
Après le coup d'arrêt de la technologie de détection du port du masque proposé avec la start-up Datakalab, la RATP s'est orientée, pour ce dispositif, vers de nouveaux prestataires sur lesquels elle ne souhaite pas communiquer. Toutefois, la société reconnaît avoir échangé durant plusieurs mois avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) pour éviter de nouvelles "déconvenues". "Nous avons beaucoup travaillé avec la Cnil sur l'importance d'informer les gens dès le début sur le quai", indique Côme Berbain.
Pour ce dispositif, "il n'a pas fallu revenir sur la technologie, mais nous avons beaucoup discuté sur le type d'affichage et la bonne indication du parcours à emprunter pour faire valoir son droit d'opposition [une obligation prévue par le Règlement général sur la protection des données, ndlr] ", détaille le directeur innovation.
Un parcours alternatif pour respecter le droit d'opposition
En effet, pour les usagers ne souhaitant pas participer à l'expérimentation et ainsi être filmé, un parcours alternatif d'accès au quai différent sera proposé. "Un parcours fléché permettra à ces voyageurs d'accéder à la zone du quai qui ne figure pas dans l'expérimentation. Ils y accèdent en passant par un autre escalier et ne seront donc à aucun moment filmé", détaille Côme Berbain.
Ils ne seront ainsi pas comptabilisés. "L'objectif étant de proposer un niveau de densité, ce n'est pas très grave si la mesure fine est un peu fausse. C'est le prix de la vie privée", indique Côme Berbain. Autre point important pour se conformer à la législation, aucune image ne sera stockée. "Nous analysons les images 'à la volée' et les seules données conservées sont d'ordre statistique", affirme le responsable.
Le dispositif pourra être déployé
Pour l'instant, "tout se passe bien, le dispositif fonctionne et nous commençons à faire des annonces sonores depuis le poste de contrôle en fonction du niveau de saturation", dévoile Côme Berbain. Au terme de ces trois mois d'expérimentation, le dispositif pourra, si les résultats sont concluants, être déployé à d'autres stations et " plus tard à la ligne entière". Pas de plan de route précis à cette heure, mais "les Jeux Olympiques de 2024 sont un horizon de temps raisonnable", conclut-il.
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