La start-up Onvabosser.fr veut remettre les compétences au coeur du processus d'embauche

S'il est bien un domaine que le chômage favorise, ce sont les solutions promettant de rapprocher offre et demande.

La start-up onvabosser.fr propose ainsi de mettre en relation les uns et les autres en se concentrant sur les réels besoins de l'entreprise et les vraies compétences du candidat.

La start-up va plus loin : elle se transforme en agence d'intérim, le temps du test des compétences. 

 

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La start-up Onvabosser.fr veut remettre les compétences au coeur du processus d'embauche

Des chefs d’entreprises qui n’arrivent pas à recruter, on en trouve. Notamment ceux qui s’en plaignent à longueur de journée sans arriver vraiment à savoir si c’est eux ou le marché qui a un problème, mais aussi ceux, beaucoup plus rares, qui décident de prendre le problème à bras le corps, comme les fondateurs d’onvabosser.fr. En effet, Julien Nowaczyk, ex-cadre chez Eiffage, et Olivier Durand ont créé cette start-up après avoir "rencontré beaucoup d’entrepreneurs qui [leur] faisaient part de leur difficulté à recruter".

Alors que les applis et sites Internet sur l’emploi se multiplient et que bien recruter est toujours aussi difficile, il apparaissait inutile de créer un site de plus. Il fallait trouver un élément différenciant qui transforme en profondeur la façon de recruter. Et la start-up a déjà converti les investisseurs : créée en mars 2016, elle a déjà levé 5 millions d’euros. Ses fonds lui ont permis de mettre au point son produit, lancé courant novembre 2017.

Pas de petites annonces ni de CV pour "matcher"

En quoi l’offre d’onvabosser.fr est-elle innovante ? Le site remplace CV, lettres de motivation et entretien par une sorte de mise à l’épreuve des compétences du candidat. "Beaucoup de chefs d’entreprises me disaient qu’ils voulaient bien embaucher mais ne voulaient pas supporter le risque", explique Julien Nowaczyk. Conséquence, c’est la start-up qui va supporter ce risque. Pour cela, elle signe un contrat d’intérim avec le candidat pendant la période où l’entreprise le teste.

L’appariement entre le besoin et l’offre de compétences se fait via une appli Internet, de façon anonyme et à partir des compétences des candidats, de sa motivation et de son envie de s’intégrer dans l’équipe. "C’est aussi un outil puissant pour lutter contre les discriminations, s’enthousiasme Julien Nowaczyk. On embauche sans savoir si c’est un senior ou une femme ou une personne en situtation de handicap, pour citer trois populations trop souvent discriminées."

Pour que cela ne prenne pas trop de temps pour le chef d’entreprise (la cible étant les dirigeants de TPE/PME sans service RH structuré), la start-up s’engage à leur proposer six profils compatibles et géolocalisés. Sur le site Internet, il existe un chat où les deux parties peuvent discuter avant de décider de faire, ou non, affaire, c’est-à-dire de tester un candidat.

NUmériser le process pour simplifier la vie des entreprises et des candidats

L’ensemble des opérations se fait de façon numérique via l’appli ou le site Internet, y compris la signature de "l’engagement". Par ailleurs, Julien Nowaczky indique que l’outil actuel de matching est le fruit de 18 mois de Recherche & Développement. L’entrepreneur assure vouloir mettre davantage d’intelligence économique dans son process en recourant aux technologies Watson d’IBM. Pour cela, il ambitionne d’avoir d’ici à la fin de l’année 100 000 candidats et 2500 entreprises. Ces données serviront notamment à améliorer le questionnaire pour qualifier les compétences du candidat ou les besoins de l’entreprise. Car les deux fondateurs ont voulu simplifier la vie de leurs potentiels clients, pas forcément familier à la rédaction d’une petite annonce percutante. "Côté candidats, on peut très bien trouver un métier pour lequel il est compétent et auquel il n’aurait pas pensé", assure Julien Nowaczyk.

Quant au modèle économique de la start-up, il est lui aussi innovant. L'utilisation est gratuite pour le candidat. L’entreprise ne paie pas pour s’inscrire ou pour pouvoir passer l’équivalent de son annonce. Elle ne paie qu'à partir du moment où elle a "signé" pour tester les compétences d'un candidat. Elle paie aussi un forfait pour chaque jour travaillé pendant cette période où l’entreprise teste les compétences du candidat. Le tarif a été calculé de sorte que l'entreprise n'ait pas d'intérêt à trop l'allonger, mais qu'une fois vérifiées l'adéquation des compétences, elle décide d'embaucher la personne.

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