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La vente de SFR agite le secteur télécoms jusque dans ses moindres recoins. Ainsi, Octave Klaba, patron de l’hébergeur roubaisien OVH, a-t-il publié un communiqué afin d’interpeller sur les dangers de l’opération, quel que soit l’acheteur choisi par Vivendi. Il explique à L’Usine Nouvelle le sens de ses inquiétudes.
Emmanuelle Delsol
L'Usine Digitale - On connaît OVH principalement comme un hébergeur. En quoi êtes-vous concerné par la vente de SFR par Vivendi ?
Octave Klaba - Nous avons quatre activités : l’hébergement Web, la vente d’infrastructure, le cloud mais aussi les télécoms. Nous vendons de l’accès à internet fixe aux TPE. Pour ça, nous avons dégroupé des nœuds de répartition d’abonnés (NRA), et nous achetons des minutes à Orange et SFR pour la partie collecte. Nous avons plus de 130 000 lignes VoIP déployées en France. Aujourd’hui, nous avons déjà 180 NRA dégroupés et nous comptons en ajouter encore 500 à 1 000 cette année. Et nous étions en négociations avec SFR et Completel. Des négociations qui sont gelées aujourd’hui par la vente de SFR.
Mais en quoi, un rachat de SFR par Bouygues ou Numericable serait-il une menace pour votre activité télécoms ?
SFR a trois départements : grand public, professionnels et opérateurs. Ce dernier vend des services à ses concurrents. Et son plus gros client, c’est Bouygues Telecom ! Numericable, lui, détient Completel, une division équivalente. Le marché de l’ADSL alternatif en France est géré par ces deux seules entreprises.
Quelle garantie aurons-nous, après la revente, que SFR n’augmente pas les prix ? Si Bouygues rachète SFR, il devient le client de sa propre division opérateurs et pourrait même décider de ne plus servir les autres. Si le choix de Vivendi se porte sur Numericable, l’impact sera encore plus important puisqu’il n’y aura tout simplement plus de concurrence sur cette activité ! Les deux divisions opérateurs se retrouvent dans la même entreprise.
Ce que vous souhaitez, c’est alerter l’autorité de la concurrence sur cette partie très spécifique de l’activité ?
Exactement. Tout le monde se focalise sur l’impact de ce rachat sur le marché mobile. Et sur le marché de l’ADSL, on parle surtout du grand public et on pense que les jeux sont faits. Mais il y a aussi le marché du fixe pour l’entreprise. Et l’autorité de la concurrence doit se poser la question du maintien de la concurrence dans ce secteur. Nous allons certainement travailler avec elle.
Nous disons : "comptez sur nous pour vous alimenter en informations, donner des idées, demander des garanties." Dans l’intérêt de ce marché, de l’innovation, du maintien des prix bas… Il y a des emplois en jeu, des investissements déjà faits.
Avez-vous chiffré l’impact qu’aurait ce rachat sur votre activité télécoms vers les professionnels ?
Nous sommes interconnectés avec SFR et Completel, puis on écoule vers nos clients. Si les prix de la minute de VoIP doublent par exemple, il faut qu’on double nos prix. On ne va pas déposer le bilan, bien sûr, mais ça représente plusieurs dizaines de millions d’euros dans notre chiffre d’affaires. Et surtout, ça met nos 130 000 clients face à une forte augmentation des prix.
Que représente ce marché ?
Il y a plus de 60 ou 70 opérateurs qui travaillent pour les professionnels. Ce sont beaucoup de petits intégrateurs locaux qui font appel à des entreprises comme la nôtre. Ils nous achètent de l’infrastructure, des lignes et déploient chez leurs clients. On travaille beaucoup en indirect. J’ai d’ailleurs déjà été interpellé sur Twitter par de plus petits opérateurs qui s’inquiètent aussi.
Propos recueillis par Emmanuelle Delsol
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