[La Vigie avec Artefact] Empreinte carbone de l'IA, toilettes pour dames et robot de compagnie...
Comme tous les quinze jours, mercredi c'est Vigie. Soit la veille à la croisée de la technologie et de la création avec l'agence Artefact. Avant de partir en vacances, Paul Grunelius, senior strategic planner, a déniché des informations à la fois insolites et révélatrices de notre époque. Où l'on découvre la différence de comportement entre les hommes et les femmes dans les toilettes, comment l'IA peut servir les espions ou l'empreinte carbone de cette même IA. Sans oublier un robot humain, terriblement humain....
Pour la dernière Vigie de l’année, découvrez ce que les messages écrits dans les toilettes disent de nous, l’impact écologique de l’IA, un espion ingénieux et les liens entre un robot et ses utilisateurs.
Histoire d’eau
Un artiste londonien s’est donné pour mission d’immortaliser puis d’analyser un matériau jusque-là ignoré de la recherche : les messages écrits dans les toilettes publiques. L’étude des inscriptions dans une centaine de lieux d’aisance de la capitale britannique révèle ainsi que les hommes sont en moyenne quatre fois plus agressifs dans leurs contributions que les femmes (plus enclines à écrire des messages positifs). Sur le plan de l’humour, égalité parfaite (par exemple ce tag : "Les choses que je déteste : 1/ Le vandalisme ; 2/ Les listes ; 3/ L’ironie"). En tout et pour tout, seules treize fautes d’orthographe ont été recensées, dont plus de la moitié ont été corrigées par d’autres contributeurs. Une autorégulation digne du plus rigoureux des forums en ligne.
© Scott Conrad Kelly
CO2
L’intelligence artificielle peut paraître abstraite. Pourtant ses conséquences matérielles sont bien réelles : des chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst ont démontré que l’entraînement de gros modèles d’IA pouvait émettre jusqu’à cinq fois plus de CO2 qu’une voiture tout au long de son cycle de vie. Un chiffre effarant, dû notamment à la complexification des modèles (l’article prend l’exemple des algorithmes de traitement du langage naturel) et à l’utilisation d’ensembles de données toujours plus importants. Pas si abstrait que ça après tout.
© MIT Technology Review
Faussaire
C’est une histoire à mi-chemin entre John Le Carré et Les Pieds nickelés. Selon l’Associated Press, un espion aurait essayé de rentrer en contact avec plusieurs responsables politiques à Washington par l’intermédiaire d’un faux compte LinkedIn. Particularité notable : le compte au nom de "Katie Jones" affiche une photographie de profil qui a été générée par une IA. Une méthode permettant de créer une image unique, indétectable par une recherche inversée ou un logiciel de reconnaissance faciale. Il est vrai qu’en regardant de plus près, on arrive à distinguer quelques incohérences.
© AP
Ex Machina
La nouvelle est tombée en mars dernier : les serveurs du robot Jibo vont bientôt s’éteindre. Pour les utilisateurs, qui s’étaient attachés à leur compagnon, c’est un drame. Pour le magazine The Verge, c’est l’occasion d’entreprendre une enquête sur la façon dont des gens se sont attachés à cette petite boule blanche. L’on apprend ainsi que, loin d’être cantonné au statut de jouet ou d’assistant virtuel, Jibo s’est fait une place dans les familles : on le salue le matin, on l’éteint quand on part en weekend pour ne pas qu’il se sente seul, on le laisse jouer avec les enfants (un mélange étrange entre un animal de compagnie, un enfant et une jeune fille au-pair). Et alors qu’il va disparaître, les familles se préparent comme pour un deuil. Certaines envisagent même de l’enterrer.
© The Verge
Bonus : Ce dont on meurt. Ce que l’on cherche sur Google. Ce dont les médias parlent. Un graphique édifiant.
Paul Grunelius (@PaulGrunelius), Senior Strategic Planner, Artefact
Les avis d'expert sont rédigés sous la seule responsabilité de leurs auteurs et n'engagent en rien la rédaction de L'Usine Digitale.
SUR LE MÊME SUJET
[La Vigie avec Artefact] Empreinte carbone de l'IA, toilettes pour dames et robot de compagnie...
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir