La voiture "as a service", selon Blablacar
Après l'internationalisation, place à la diversification. Blablacar, le champion du covoiturage longue distance, se lance dans la location de voitures avec une offre de location longue durée (LLD). Disponible uniquement pour les ambassadeurs français, ce forfait vise à alléger la facture habituellement liée à l'achat et à l'entretien d'un véhicule. Avec cette initiative, Blablacar entend accélérer la transformation du véhicule en tant que service.
Se rendre sur le site de Blablacar pour se choisir... une nouvelle voiture. A priori, la démarche ne semble pas très naturelle. C'est pourtant bien le nouveau réflexe que le spécialiste du covoiturage aimerait installer auprès de ses membres. Ce mercredi 5 avril 2017, la pépite française, qui compte 40 millions d'utilisateurs dans 22 pays, a donné le coup d'envoi d'un nouveau service de location de voiture longue durée (LLD).
La location longue Durée pour alléger la facture
D'ores et déjà disponible, l'offre permet, par exemple, de louer sur quatre ans le SUV Opel Mokka pour 259 euros par mois. Conçu sous la forme d'un package, le service comprend également un kilométrage de 20 000 km par an, une garantie, l'entretien du véhicule (pièces d'usure et main d'oeuvre comprises), une assistance de prêt de véhicule sur 30 jours et une assurance complémentaire en cas de perte financière.
D'après les calculs présentés par Blablacar, le service permettrait de faire descendre le coût annuel lié au véhicule à 4100 euros, contre 5900 euros en moyenne pour le propriétaire d'un véhicule essence parcourant 9 000 km par an. "Cela représente une baisse du budget annuel moyen de 31%", assure Philippe Cayrol, en charge des partenariats chez Blablacar. Le locataire pourra, par ailleurs, bénéficier d'une remise de 20 euros par mois s'il réalise un covoiturage au cours de la période.
Un projet pilote dédié aux ambassadeurs
Pour construire ce nouveau service, Blablacar a noué deux partenariats. L'un avec ALD Automotive, spécialiste de la location longue durée pour les entreprises. L'autre avec le constructeur Opel, avec qui Blablacar aurait négocié des prix particulièrement attractifs. Toutefois, l'offre de LLD ne se limite pas aux véhicules Opel. Au total, les utilisateurs pourront choisir entre dix véhicules, dont des Toyota hybrides et des modèles Peugeot, Audi et Volkswagen.
Dans un premier temps, le service ne sera proposé qu'aux ambassadeurs français de la communauté Blablacar, soit environ 300 000 personnes. La pépite de la mobilité se donne ensuite une année pour évaluer le succès, ou non, rencontré par ce projet pilote. En revanche, aucune communication sur les objectifs chiffrés fixés pour cette offre et très peu de détails sur le business model imaginé. Blablacar prélèvera une commission sur chaque location mais le montant de celle-ci reste confidentiel et variera selon les modèles.
La voiture, plus seulement un produit mais un service
Le roi de la mobilité longue distance en dit un peu plus sur sa stratégie. "Nous voyons la voiture 'as a service', pour reprendre la formule anglaise. C'est un process qui a été entamé par des acteurs comme Uber ou Drivy et nous voulons l'accélérer", a déclaré Nicolas Brusson, CEO et co-fondateur de Blablacar.
La start-up (si on peut encore parler de start-up avec 500 collaborateurs) n'est pas la seule à vouloir se positionner sur ce créneau. En partenariat avec Travelercar, Citroën a lancé une offre de location longue durée baptisée "Earn and drive" en incluant l'autopartage. Plus l'automobiliste accepte de partager son véhicule, plus les mensualités baissent.
Après l'internationalisation, place à la diversification
Le lancement de cette offre LLD marque, par ailleurs, un premier pas vers la diversification. Blablacar, qui n'est pas encore rentable, entend lancer de nouvelles lignes d'activité. "Nous avons eu une phase d'expansion à l'international et nous allons désormais explorer de nouveaux services autour de l'assurance et de l'automobile. Les 2, 3 ou 4 prochaines années seront davantage consacrées à cette diversification que sur l'ouverture de nouveaux pays car on ne pense pas aller ni aux Etats-Unis, ni en Chine", a expliqué Nicolas Brusson.
Comme pour la croissance à l'international, cette diversification pourrait se traduire par une croissance externe. "Pour l'expansion à l'international, nous avons racheté huit sociétés", rappelle le CEO, qui n'exclut pas de futures emplettes.
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