Le briquet connecté qui voulait être une thérapie anti-tabac
Aider à se sevrer de l’addiction de la cigarette avec un briquet intelligent ?
C’est le pari fait par la start-up française Jicc, nouvelle venue dans la e-santé.
Derrière ce briquet... se cache une thérapie. Vendredi 11 décembre, la start-up française Jicc a lancé son premier produit sur le marché : JICC Lighter, "le premier briquet intelligent d’aide au sevrage tabagique", promet-elle. Son ambition : aider les accrocs à la cigarette à s’en passer progressivement.Toujours 16 millions de fumeurs en France
En France, le tabac serait la cause de 73 000 décès prématurés et de 25% de l’ensemble des cancers. Il entraîne aussi pour le fumeur, un risque accru de maladies cardiovasculaires, d’ostéoporose, d’infections bactériennes ou virales sévères, et contribue à diminuer l’efficacité de certains médicaments. Problème, "sans soutien, 90% des fumeurs rechutent dans les 12 mois qui suivent l’arrêt du tabac", assure Jérôme Iglesias, co-fondateur de la start-up Jicc.
JICC a donc mis au point un briquet qui compte chaque cigarette allumée, l’heure et le lieu exact où elle a été consommée. Il affiche également sur son écran la consommation de son utilisateur et la partage par Bluetooth avec une application mobile. Cette dernière doit jouer le rôle de coach et fournir au fumeur l’analyse, sous forme de graphiques et de tableaux de bord, des données collectées par le briquet ainsi que des conseils personnalisés.
Chacun peut ainsi suivre sa consommation au quotidien, voire en renseigner les motifs (au réveil, par habitude…), puis verrouiller son briquet sur certaines plages horaires critiques ou lorsque qu’un seuil de consommation est atteint. Sans oublier, la quintessence de l’objet connecté : partager ses objectifs avec ses proches, son médecin, ou même la communauté Jicc.
Une thérapie cognitivo-comportementale
Fondée en 2014 par deux experts de la santé connectée, Jicc base son produit et ses services sur les thérapies cognitivo-comportementales (TCC). Pour eux, il faut aider le fumeur à sortir d’une dépendance de trois ordres - physiologique, psychologique, et comportementale -, en observant le comportement qui "pose problème" et en personnalisant la prise en charge. Le tout sans bouleverser les pratiques...
"La création d’un programme de TCC online lié à un objet connecté s’impose aujourd’hui comme la meilleure promesse pour lutter contre l’addiction au tabac", affirme Philippe Beaulieu, le directeur médical de Jicc, par ailleurs praticien rattaché au Centre de diagnostic et de traitement des maladies du sommeil du CHU Henri Mondor à Créteil (Val-de-Marne).
Jicc compte une équipe de dix médecins, experts en technologie et digital et en e-santé et jure ne pas croire en l’intérêt d’un objet connecté seul. "Se contenter du quantified self est inutile si l’on ne produit pas un réel traitement des données pour parvenir à un profiling précis du fumeur", insistent ses fondateurs. Reste à convaincre les fumeurs de se lancer. Le briquet sera disponible avec son application fin mars 2016 pour 99 euros, ou seul d’ici là pour 59 euros. Et la start-up entend bien dévoiler de nouveaux dispositifs dans les mois à venir.
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