Le chiffre d'affaires de Meta a baissé de 1% en 2022, une première depuis son entrée en bourse
Meta termine l'année 2022 sur une note d'espoir, avec un nombre d'utilisateurs en croissance, même si ses résultats financiers témoignent de difficultés qui perdurent. Pour la première fois depuis 2012, son chiffre d'affaires a reculé d'une année sur l'autre et son bénéfice a plongé de 41%. Mark Zuckerberg compte sur des changements organisationnels pour rebondir et rassurer les investisseurs, tout en réaffirmant l'importance de ses lourds investissements dans les technologies liées au "métavers".
"2023 sera l'année de l'efficacité". Mark Zuckerberg l'a promis pour conjurer des résultats trimestriels publiés le 1er février qui clôturent un exercice 2022 particulièrement difficile. Sur l'ensemble de l'année, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires en diminution de 1% à 116,6 milliards, et un bénéfice qui a plongé de 41% à 23,2 milliards. C'est la première année que les revenus annuels de l'entreprise reculent depuis son introduction en Bourse en 2012.
Sur le trimestre, les revenus ont été de 32,17 milliards de dollars, soit une baisse de 4% par rapport à la même période en 2021. Son bénéfice a été divisé par plus de deux à 4,65 milliards de dollars, pénalisé entre autres par 4,2 milliards de dollars de dépenses liées à son licenciement de 11 000 collaborateurs et à son plan d'économies (annulation de divers contrats et projets).
Les marchés boursiers optimistes
Cela n'a pas empêché, malgré tout, l'action de regagner 19% après la clôture, le chiffre d'affaires du 4e trimestre ayant dépassé les attentes des analystes. Un rebond lié aux résultats meilleurs que prévus, mais aussi aux performances des réseaux sociaux de Meta. En effet, le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens sur Facebook a atteint pour la première fois 2 milliards de personnes au 4e trimestre (+16 millions sur trois mois). 3,74 milliards de personnes utilisent au moins une fois par mois les réseaux sociaux ou les messageries du groupe (Facebook, Messenger, Instagram, WhatsApp). Meta a également annoncé un programme de rachat d'actions de 40 milliards de dollars.
Mark Zuckerberg s'est par ailleurs engagé devant les investisseurs à faire de 2023 "l'année de l'efficacité" en matière d'organigramme. "Nous sommes déterminés à devenir une organisation plus forte et plus agile", a-t-il déclaré, expliquant qu'il avait été très difficile de monter en efficacité tandis que les effectifs croissaient très vite (ils ont augmenté de 20% en 2022 hors licenciements planifiés).
Ce qui passe pour le dirigeant par un "aplatissement de sa structure organisationnelle et la suppression de certaines couches de middle management dans le but de prendre des décisions plus rapidement". Il a ajouté que Meta serait "plus proactif pour arrêter des projets qui ne répondent pas aux exigences ou qui ne sont plus autant prioritaires". L'efficacité passera également par des investissements moins lourds que prévus : de l'ordre de 30 à 33 milliards de dollars en 2023, au lieu de 34 à 37 milliards, grâce à moins de constructions de data centers.
Près de 14 milliards de pertes pour Reality Labs
La division "métavers" de Meta, Reality Labs, a publié une perte de 13,7 milliards de dollars en 2022, qui se creuse encore par rapport aux 10,2 milliards de pertes en 2021. Son chiffre d'affaires s'élève à 2,16 milliards (-5%). Les dépenses sont donc six fois plus importantes que les revenus, qui représentent eux-mêmes moins de 2% des revenus totaux de Meta. Ce n'est pas une surprise et a vocation à durer, Meta réalisant d'importants investissements pour développer des technologies de pointe et les contenus attenants afin de battre ses concurrents (Apple, Google) sur le marché.
Mark Zuckerberg l'a réaffirmé : investir dans les technologies immersives et le métavers constitue sa priorité stratégique à long terme, et il s'attend à encore plus de dépenses sur cette activité en 2023. Le patron de Meta place de grandes ambitions dans la nouvelle génération de casques de réalité virtuelle qui doit sortir en fin d'année, et qui bénéficiera comme son Quest Pro, un casque pour les professionnels sorti en octobre dernier, de fonctionnalités de réalité mixte.
L'activité publicitaire décline
Concernant son activité publicitaire, qui génère toujours plus de 97% de ses revenus, elle est en recul de 1% sur un an. L'activité souffre de la concurrence de TikTok, de la conjoncture qui diminue les budgets des annonceurs, et des répercussions de la stratégie d'Apple qui l'empêche d'accéder aux données de ciblage de ses utilisateurs.
Meta compte sur deux choses pour redresser la barre : les recommandations algorithmiques pour pousser du contenu sur Facebook et Instagram au-delà des comptes suivis par les utilisateurs, et les vidéos courtes dont il espère développer la monétisation. L'IA est vraiment la porte de sortie de Meta, que soit pour son moteur de recommandations ou pour diffuser des publicités ciblées sans avoir besoin des données des utilisateurs auxquelles il n'a plus accès.
Au-delà de ces considérations techniques et concurrentielles, Meta doit également faire face à la baisse des tarifs publicitaires. Le groupe précise qu'au 4e trimestre, le prix moyen par impression publicitaire a chuté de 22% sur un an. Ces difficultés sur le marché publicitaire ont également un impact sur Snap, qui a publié cette semaine une perte de 1,43 milliard de dollars en 2022, quasiment multipliée par trois.
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