Dur dur d’être un investisseur chinois. Tsinghua Unigroup, qui constitue le bras armé de Pékin dans les semiconducteurs, renonce à entrer dans le capital de l’américain Western Digital, numéro un mondial des disques durs et bientôt l’un des acteurs majeurs dans les mémoires flash une fois son
acquisition de SansDisk finalisée. L’information est annoncée officiellement par sa filiale à Hong Kong, Unisplendour par le biais duquel il envisageait de mener la transaction.
Probable veto américain
Ce n’est pas de gaité de cœur que le groupe chinois se retire d’une opération qui en aurait fait le premier actionnaire de Western Digital avec 15% du capital au prix d’un investissement de près de 3,8 milliards de dollars. C’est que sa filiale Unisplendour a été notifiée d’une enquête de la redoutable Committee on Foreign Investment in the United States (CFIUS), l’agence américaine de surveillance des investissements étrangers, celle-là même qui a opposé son
véto au rachat de Lumileds, l’activité de Philips dans les LED, par le consortium d’investisseurs chinois Go Scale Capital. Dans le langage de l’agence, cette notification signifie un probable veto.
La Chine bridée dans son accès aux technologies
Dans leur course à l’indépendance technologique, les chinois alignent des moyens financiers considérables. Mais leurs échecs à racheter Lumileds et à entrer dans le capital de Western Digital illustrent leurs difficultés à mener des acquisitions stratégiques. Ils ne peuvent, non plus, accéder aux technologies nec plus ultra disponibles aux Etats-Unis, au
Japon ou à Taïwan. Un vrai casse tête pour Pékin.