Le cofondateur et CEO de la messagerie sécurisée Signal, Moxie Marlinspike, quitte son poste
Moxie Marlinspike, cofondateur de la messagerie instantanée Signal, quitte le poste de CEO. Il est remplacé temporairement par Brian Acton, l'actuel président exécutif de Signal, connu pour avoir été précédemment cofondateur de WhatsApp. La recherche d'un remplaçant est en cours.
Le cofondateur de Signal, Moxie Marlinspike (pseudonyme), quitte ses fonctions de CEO de la société, annonce-t-il dans un billet de blog publié le 10 janvier 2022. L'actuel président exécutif de Signal, Brian Acton, qui fut par le passé cofondateur de la messagerie WhatsApp, assumera les fonctions de CEO par intérim jusqu'à ce qu'un remplaçant soit trouvé.
A la recherche d'un remplaçant
Moxie Marlinspike, qui continuera de siéger au sein du conseil d'administration de Signal, a expliqué vouloir trouver un remplaçant doté "d'une énergie fraîche et d'un engagement pour tirer le meilleur parti" de la messagerie. L'entreprise a rencontré plusieurs candidats "au cours des derniers mois" mais la recherche reste en cours.
Fondée en 2014 et développée par l'entreprise californienne Open Whisper Systems, Signal est l'une des applications de messagerie les plus fiables et robustes. Elle utilise le chiffrement de bout en bout pour protéger les conversations de ses utilisateurs.
Bien connue des aficionados de la sécurité, cette messagerie a conquis peu à peu le grand public, en particulier à partir de 2018. Cette année, Brian Acton a pris la tête du comité exécutif de la Fondation Signal et a injecté à lui seul 50 millions de dollars dans la start-up. Il venait alors de quitter Facebook. Rappelons également qu'Open Whisper Systems avait connu son premier grand succès commercial lorsqu'elle avait signé un partenariat lucratif avec Facebook en 2016 pour lui permettre d'intégrer son Signal Protocol à WhatsApp.
Signal profite de la controverse WhatsApp
La messagerie a connu un regain d'intérêt pendant la pandémie de Covid-19 dans le contexte d'une affaire concernant WhatsApp. La filiale de Meta avait présenté début 2021 une mise à jour controversée obligeant les utilisateurs à partager certaines données, telles que le nom, les images de profil, les numéros de téléphone et leurs contacts, le statut indiquant la dernière connexion... avec les autres entités du groupe Meta (Instagram et Messenger notamment). S'inscrivant dans la stratégie B2B de l'entreprise, avec comme objectif la mise en relation de clients et de marchands, cette nouvelle politique a été sévèrement critiquée et attaquée en justice.
Pour accroître sa popularité, Signal a également misé sur le développement de nouvelles fonctionnalités. Elle a ainsi intégré la prise en charge de l'iPad, la création de vidéos et d'images éphémères, des emojis et des packs d'autocollants. Des fonctionnalités qui ont reçu un accueil parfois mitigé au regard des données utilisateurs que leur usage requiert. Elle a dernièrement ajouté la possibilité d'échanger des cryptomonnaies, soulevant des questionnements sur les risques d'attirer des activités illégales sur la messagerie. On notera que Moxie a publié le 7 janvier une tribune très critique concernant les cryptomonnaies.
Comme WhatsApp et les autres applications du même genre, le défi pour Signal est désormais de réussir à monétiser son service sans dénaturer sa philosophie.
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