Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a été espionné par le logiciel Pegasus
Quatre membres de la Commission européenne, dont le commissaire à la Justice Didier Reynders, ont été victimes du logiciel espion Pegasus. Commercialisé par NSO Group, il permet d'aspirer les données d'un téléphone sans que son détenteur ne puisse s'en rendre compte. "Des vérifications" sont en cours, a fait savoir l'exécutif bruxellois.
Une nouvelle victime du logiciel espion Pegasus, et pas des moindres, est à déplorer. Il s'agit de Didier Reynders, le commissaire européen à la Justice, a révélé Reuters citant plusieurs sources et des documents. Trois autres membres de la Commission européenne, dont l'identité reste inconnue, auraient également été visés.
L'alerte donnée par Apple
La Commission aurait détecté le ciblage de ses membres à la suite de messages envoyés par Apple à des milliers de propriétaires d'iPhone en novembre leur disant qu'ils avaient été visés par "des attaques parrainés par l'Etat", ont raconté les sources à l'agence de presse.
Commercialisé par l'entreprise israélienne NSO Group, Pegasus permet d'accéder aux informations contenues dans un téléphone sans que son détenteur ne puisse s'en rendre compte. Une fois installé, il permet de lire les messages, regarder les photographies, écouter les appels téléphoniques, accéder aux mots de passe ou encore déclencher le suivi de la géolocalisation. Il est présenté par NSO comme un outil permettant de "détecter et prévenir le terrorisme et la criminalité", lit-on sur son site.
Des vérifications en cours
Reuters dit ne pas être en mesure de déterminer les commanditaires à l'origine de ce piratage et s'ils ont finalement réussi à accéder à des informations. Impossible également de savoir si la Commission européenne a lancé une enquête pour faire la lumière sur cet incident particulièrement grave. "Des vérifications sont en cours", a-t-elle simplement déclaré.
En revanche, le Parlement européen va lui bien enquêter sur l'utilisation de Pegasus par certains Etats membres, dont la Pologne et la Hongrie, contre des personnalités politiques de l'opposition, des avocats et des journalistes. C'est le groupe Renew Europe qui avait sollicité la création d'une commission dédiée.
Pegasus a été propulsé sur le devant de la scène à l'occasion d'une enquête publiée en juillet 2021 et menée par un consortium de plus de 80 journalistes de 17 médias, dont la cellule investigation de Radio France et Le Monde, coordonné par Forbidden Stories avec le soutien du Security Lab d'Amnesty International. Depuis, les révélations se multiplient. C'est ainsi que Pegasus aurait été utilisé par les autorités marocaines pour espionner plusieurs personnalités politiques françaises, dont le chef de l'Etat Emmanuel Macron.
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