Le financement participatif double sa collecte sur le premier semestre

Avec 133,2 millions d’euros collectés auprès des internautes sur les six premiers mois de l’année, le crowdfunding poursuit sa folle croissance.

L’association Financement participatif France milite désormais pour une nouvelle réforme du cadre légal pour continuer le développement du secteur.

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Le financement participatif double sa collecte sur le premier semestre
Nicolas Lesur, président de Financement participatif France et fondateur d’Unilend

Le crowdfunding continue de séduire les Français. Avec 133,2 millions d’euros, les montants collectés par les sites de financement participatif ont été multipliés par deux au premier semestre 2015 par rapport à la même période de 2014, selon les chiffres de l’association Financement Participatif France (FPF). Presqu’autant que la collecte totale de l’année 2014, qui s’était élevée à 152 millions d’euros !


La réforme du crowdfunding, entrée en vigueur en octobre 2014, n’y est sans doute pas étrangère. "La création d’un cadre légal a stimulé à la fois les porteurs de projets, les épargnants parce qu’ils étaient plus rassurés, et la création de nouvelles plateformes", remarque Nicolas Lesur, le président de FPF et le fondateur de la plateforme Unilend.

En fixant un cadre plus favorable au financement par la foule, la réforme a permis de libérer les énergies. Notamment pour le crowdfunding en prêt ("crowdlending") et celui en capital, qui financent principalement des projets de PME. Ces deux branches du financement participatif sont celles qui ont connu la plus forte progression : + 100 % pour le crowdfunding en capital (24,3 millions d’euros collectés au premier semestre 2015) et +128 % pour le financement en prêts (85,2 millions d’euros collectés).

Encore du potentiel
Les sites de financement participatif veulent désormais aller plus loin. "Ces montants restent modestes à l’aune des métiers que l’on adresse", remarque Nicolas Lesur. Il cite l’exemple du prêt bancaire aux PME, dont le marché se situe entre 70 et 80 milliards d’euros annuel, contre quelques dizaines de millions pour le crowdlending…


Selon l’association, quelques retouches du cadre légal mis en place l’année dernière pourraient permettre de développer encore le secteur. "Nos métiers évoluent très vite, soutient Nicolas Lesur. La réforme a déjà un an et nous avons du recul sur ce qui marche et ce qui ne marche pas."

Les membres de FPF ont formulé une quinzaine de propositions, qu’ils vont porter auprès des pouvoirs publics.


Parmi celles-ci, ils souhaitent revoir les seuils de financement par projet durement négocié au moment de la réforme. Les levées de fonds en capital ne peuvent ainsi dépasser le million d’euros, montant jugé trop faible au regard des besoins des PME. Pour le financement en prêt, un particulier ne peut allouer plus de 1000 euros par projet. FPF voudrait abroger ce seuil, pour attirer des épargnants au patrimoine plus élevé.


FPF demande des allègement fiscaux
Enfin, l’association milite pour la mise en place d’allègements fiscaux en faveur des internautes. Pour les prêteurs, FPF milite pour une franchise d’impôt sur les intérêts en fonction de certains seuils. Elle propose également de pouvoir déduire, sur sa feuille d’imposition, les pertes enregistrées par un prêteur des sommes gagnées. Concernant l’investissement en capital, FPF souhaite obtenir une exonération de taxe pour les plus-values de cession réalisée, lorsque les actions ont été conservées plus de cinq ans.

L’idée derrière les propositions de FPF consiste à normaliser le crowdfunding à la fois comme un outil de financement de projet et comme un outil d’épargne. "Ce mode de contribution ou d’épargne a sa place dans le patrimoine des Français, souligne Nicolas Lesur. Ce n’est plus un truc de geeks !"


Les propositions sont présentées opportunément au moment où Bercy planche sur le projet de loi de Finances pour 2016. Alors que le gouvernement peine à boucler son budget, les nouveaux allègements demandés risquent d’être difficiles à faire passer…

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