Le Français Aldebaran dévoile Plato, son nouveau robot de service "Made in France"

Après son rachat par le groupe allemand United Robotics, la pépite française Aldebaran dévoile son nouveau robot. Plato est un robot de service pensé dans un premier temps pour le secteur de l'hôtellerie restauration. Il peut facilement être contrôlé à l'aide d'une tablette ou tout simplement par la voix.

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Le Français Aldebaran dévoile Plato, son nouveau robot de service

"Plato va servir la table numéro 2". Des serveurs peuvent travailler avec un robot de service et lui donner des ordres simplement par la commande vocale. Aldebaran, pépite française de la robotique qui appartient désormais au groupe allemand United Robotics, dévoile ce lundi 7 novembre 2022 son tout dernier robot.

Plato se déplace dans des espaces réduits

Après deux ans et demi de développement, Plato est né et certifié selon les standards industriels, se targue Aldebaran. Le robot de service est issu d'une évolution de l'architecture de Pepper et repose sur les savoir-faire développés autour de ce robot ainsi que de Nao. Sur la dernière année, Xavier Lacherade, directeur général d'Aldebaran, évoque "une grosse collaboration avec United Robotics pour finaliser le développement du produit."

Plato a une base mobile circulaire dotée de six roues, dont deux roues motrices. Il fait 1m11 de haut et 50 cm ce qui lui permet de circuler dans des espaces étroits pouvant correspondre à des couloirs de 70 centimètres avec des angles droits. Une capacité essentielle puisqu'il a vocation à être utilisé dans les restaurants. Il peut se déplacer jusqu'à 2,6 km/h mais sa vitesse est réglable, et il dispose d'une autonomie de 15 heures en usage continue.

Dans sa configuration de base, Plato est commercialisé avec une bassine et un couvercle dans laquelle peut être entreposée de la vaisselle sale avec une capacité de charge allant jusqu'à 20 kg. Puis, deux étagères sur les niveaux du dessus peuvent accueillir des plateaux de service pesant chacun jusqu'à 10 kg. Le robot qui peut transporter un maximum de 30 kg au total est conçu pour livrer plusieurs tables à la fois et multiplier les allées et venues.

Le robot Plato, à côté du robot Nao, se déplace dans un environnement encombré.

Plato communique avec son environnement

Il est équipé d'un Lidar pour la sécurité puisque celui-ci lui permet de détecter des obstacles afin de s'arrêter ainsi que de trois capteurs 3D pour détecter tous les obstacles comme des chaises et des tables. Deux boutons d'arrêt d'urgence facilement atteignables permettent de l'éteindre si cela est nécessaire. Enfin, un petit pare-chocs, fixé tout en bas du robot signal toute collision au système embarqué ce qui arrête la motorisation du robot.

Xavier Lacherade évoque le concept de mobilité sociale : le robot doit garantir la sécurité tout en étant suffisamment rapide. Allant dans ce sens, Aldebaran a longuement étudié les bruits du robot afin qu'il signale sa présence sans que cela ne soit ennuyeux (un certain nombre de phrases peuvent être dites par le robot). Un écran, qui fait également office d'interface de communication, représente les expressions du robot et indique le lieu où il se dirige ainsi que signaux lumineux positionnés sur les côtés.

Une prise en main facile

"Aucune modification de l'environnement n'est nécessaire pour le fonctionnement de Plato", glisse Xavier Lacherade. Le robot doit simplement être poussé dans l'environnement, avec une connexion Wifi, et il réalise lui-même la cartographie de l'environnement en positionnant les points d'intérêt comme les tables. Puis, la carte est sauvegardée en local et dans le cloud. Ensuite, il est possible de reprogrammer les points d'intérêts directement sur la tablette par exemple si la configuration de la salle est changée. "Avec Plato l'objectif est qu'aucun appareil, autre que le robot et la tablette, ne soit nécessaire pour le faire fonctionner", résume Xavier Lacherade. Un fonctionnement simple qui s'inscrit dans l'ADN d'Aldebaran.

Ce souci de simplicité alimente la fonctionnalité de commande vocale. S'il est possible de donner des ordres à Plato en quelques clics sur la tablette, le robot peut aussi être commandé par la voix. Il est possible de donner des ordres au robot jusqu'à 40 mètres de distance et d'interrompre sa mission. "Avec cette commande vocal, le serveur peut combiner plus facilement ses actions avec celles du robot", déclare Xavier Lacherade qui ajoute que les serveurs s'adaptent à cette commande vocale et à ce nouveau compagnon "en quelques minutes."

La pépite française travaille actuellement sur des écouteurs à conduction osseuse. Cela évitera au serveur d'avoir un écouteur positionné sur l'une de ses oreilles ce qui facilite la communication avec les clients. Les équipes réfléchissent également à des fonctionnalités permettant de commander une flotte de robots. Ces options devraient être proposées par la suite puisqu'il est possible de mettre à jour à distance les logiciels embarqués dans le robot.

Un robot à 18500 euros

Aldebaran assure avoir réalisé de nombreux tests sur le terrain, dont plus de 16000 missions, chez des restaurateurs situés à proximité de leurs locaux et en Allemagne avec des partenaires d'United Robotics. Xavier Lacherade évoque "des retours positifs et une adhésion rapide au produit". "Ces notions d'adoption suite à l'utilisation du robot, de simplicité et de facilité sont essentielles", ajoute-t-il. Le prix est de 18500 euros l'unité pour ce robot "made in France". Mais Aldebaran commercialise également une offre sous la forme "Robot-as-a-Service" qui démarre à 699 euros par mois.

Le robot est assemblé en Normandie par l'entreprise Asteelflash qui à terme pourra produire 200 à 250 Plato par mois. Mais c'est Aldebaran elle-même qui a mis au point l'ensemble du processus de fabrication, agencé les différents postes de travail, déterminé les outils utilisé, pensé la supply chain, et géré la traçabilité et l'archivage. Cela est possible en raison de sa propre ligne de fabrication située au rez-de-chaussée du bâtiment qu'elle occupe à la frontière entre Paris et Issy-les-Moulineaux.

Dans un premier temps, Plato est commercialisé auprès des restaurants et des hôtels mais Aldebaran mène également des tests en Ehpad pour la restauration ainsi que dans des cas où il peut accompagner le personnel soignant dans d'autres fonctions. Les équipes travaillent à étoffer les fonctionnalités du produit et à lui procurer plus d'autonomie. Par exemple, Aldebaran travaille à interfacer le robot avec des systèmes ERP ou autres systèmes utilisés dans les restaurants notamment pour la gestion de la prise de commande. A terme, Plato devrait être équipé d'un bras pour interagir avec son environnement. Sur ce sujet, Aldebaran s'est rapproché d'une autre entreprise appartenant à United Robotics : Rethink Robotics. Cette dernière cherche à intégrer son bras cobot Sawyer sur le robot de service mobile.

Renforcer la collaboration homme / machine

Les rapprochements avec les autres entités d'United Robotics sont facilités par le fonctionnement du groupe de robotique. Ce dernier a racheté auprès de Softbank la division robotique française en avril dernier après avoir longtemps collaboré avec. L'objectif affiché est de lui laisser son autonomie concernant ses développements tout en facilitant les rapprochements avec les autres entités du groupe puisque United Robotics est composé de huit sociétés européennes comme Rethink Robotics, Humanizing Technologies, Entrance Robotics, Robshare, Geenial et Robsolution. Le principal actionnaire d'United Robotics est la fondation RAG, elle est issue d'un géant du charbon et elle est propriétaire du groupe d’automatisation industrielle Hahn. Softbank est également un actionnaire minoritaire.

Son ambition est de construire un leader européen de la robotique en combinant l'expertise de ses différentes entités (hardware, logiciel, location de robot, etc.) Le groupe de robotique allemand pousse actuellement le concept de CobiotX, une troisième génération de robots industriels, dans lequel s'inscrit Plato. Après les robots industriels performants mais dangereux et la seconde génération qui embarque une dimension sécuritaire plus importante, la troisième génération vise à renforcer la collaboration entre l'homme et la machine. Xavier Lacherade évoque "la collaboration, l'émotionnel de l'homme vers la machine ainsi que la gestion de l'imprévu lié au vivant."

Ce concept de CobiotX vise également à faire profiter la machine de l'expérience de l'homme. "Le but n'est pas de doter le robot de capacité cognitives de compréhension de l'environnement mais de connecter l'homme à la machine pour qu'elle bénéficie de l'expérience humaine", résume-t-il. A ce niveau l'objectif est de proposer une interface de programmation simplifiée. "La maturité technologique n'est pas au point pour adresser des solutions autonomes. Il faut créer des outils pour aider l'homme par pour le remplacer." Un concept dont Aldebaran a fait sa spécialité avec ses robots Nao, Pepper et Plato.

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