Le gouvernement dévoile son haut comité pour un numérique écoresponsable
Le gouvernement a inauguré un tout nouveau “haut comité pour un numérique écoresponsable” qui sera chargé de fédérer les acteurs de la tech autour des objectifs de décarbonation de la filière et de sensibilisation à la sobriété numérique.
La planification écologique n’est pas un "buzzword" et ne doit pas faire l’impasse sur la filière du numérique, a déclaré le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, à l’occasion du lancement lundi 14 novembre du nouveau haut comité pour un numérique écoresponsable.
Selon les chiffres de l’Agence de la transition écologique et du gendarme des télécoms français, l’Arcep, le numérique représente aujourd’hui 2,5 % de l’empreinte carbone de la France et 10 % de sa consommation énergétique. Et, si rien n’est fait, ces chiffres ne devraient pas aller en s’améliorant. Les émissions de gaz à effet de serre de la filière pourraient même augmenter de 60 % d’ici à 2040.
Pour le gouvernement, il n’est pas question de rester les bras croisés. Cette nouvelle "instance unique" aura ainsi deux missions : "mettre en cohérence" les diverses feuilles de routes et ambitions sur lesquelles travaille le gouvernement depuis plusieurs années et faire participer les "forces vives de la nation" à la mise en œuvre de ces objectifs. Car "nous ne démarrons pas de zéro", a rappelé le ministre.
Les lois AGEC, REEN et Climat
L’État entend en effet s’inscrire dans la continuité de sa première feuille de route présentée en février 2021, dont l’ambition était de concilier les transitions numérique et écologique, mais aussi sur la loi AGEC, qui s’attaque à l’allongement de la durée de vie des équipements électriques, la loi REEN qui responsabilise davantage les acteurs du numérique au sujet de leur empreinte carbone et la loi Climat.
Plusieurs chantiers devraient ainsi être engagés au sein de ce haut comité, qui a recueilli les félicitations de nombreuses organisations, la Fédération française des télécoms (FFT), Numeum, le Cigref, l’Afnum, the Shift Project, Infranum ainsi que l’Arcom et l’Arcep, présentes sur place pour réitérer leurs engagements face à ces enjeux et se sont réjouis de la démarche qui se veut "bottom up".
Ainsi, conformément à l’article 301 de la loi Climat, le comité travaillera à l’élaboration d’une "feuille de route de décarbonation" de la filière sur toute la chaîne de valeur qui devrait être présentée en avril 2023. Pour mener à bien ces travaux, cinq comités de pilotage ("terminaux", "datacenters", "sobriété et usages", "réseaux" et "contribution du numérique à la (dé)carbonation des autres secteurs") ont vu le jour. La première réunion, pour les deux premiers groupes de travail, aura lieu le 21 novembre prochain.
Le haut comité s’attèlera également à la mise en œuvre de l’article 35 de la loi REEN qui oblige les communes de plus de 50 000 habitants à concevoir une stratégie numérique responsable à l’horizon 2025. Le gouvernement a par ailleurs annoncé que l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) avait lancé une expérimentation début novembre pour accompagner six collectivités-pilotes en ce sens.
Cette nouvelle instance compte enfin participer au débat public, et notamment aux discussions autour du futur règlement européen sur l’écoconception des produits durables, en défendant notamment une interdiction générale des destructions des invendus. Plus largement, Jean-Noël Barrot voit ce comité comme un nouveau moyen de sensibiliser à la fois l’industrie et le grand public sur la question de la sobriété numérique.
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