Le gouvernement veut expérimenter la reconnaissance faciale sur les images de vidéosurveillance

Alors que cette technologie est largement critiquée, le gouvernement veut lancer une expérimentation sur la reconnaissance faciale appliquée aux images de vidéosurveillance, pratique pour l'instant strictement interdite par le RGPD. D'une durée de six mois à un an, elle doit permettre de mesurer les performances réelles de cet outil et de trouver un juste équilibre avec la vie privée.

 

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Le gouvernement veut expérimenter la reconnaissance faciale sur les images de vidéosurveillance

Le gouvernement est prêt à expérimenter la reconnaissance faciale d'après les propos de Cédric O, secrétaire d'Etat au numérique, recueillis par le Parisien dans un article du 24 décembre 2019. Cette pratique est, pour l'instant, strictement interdite par le Règlement général sur la protection des données (RGPD).

L'expérience se focalisera sur l'application de cette technologie aux images de vidéosurveillance pendant "six mois à un an", mais la date de démarrage n'est pas encore connue. Elle sera supervisée par "la société civile et des chercheurs". Le but est clair : mesurer "les performances réelles" et avoir "des retours sur les différents cas d'usages" de la reconnaissance faciale.

La tenue d'un débat citoyen

Cédric O prévoit une seconde phase au projet : la tenue d'un débat citoyen organisé sur le modèle des lois de bioéthiques. Organisés par le Comité consultatif national d'éthique, les Etats Généraux permettent aux Français de donner leur avis sur tel ou tel aspect de la science et de la médecine. Cette étape devrait permettre de "discuter des cas d'usages (…) dans la vie de tous les jours mais également en matière de sécurité" de cette technologie. Et de trouver le bon équilibre entre ces différents usages et la protection de la vie privée.

Le secrétaire d'Etat en est persuadé : les technologies de reconnaissance faciale ont de "toute évidence" des avantages mais présentent également "un certain nombre de risques pour les libertés publiques". Conséquence de quoi, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) devrait être consultée. Mais le gendarme de la vie privée n'a pas attendu d'être consulter pour donner son avis.

La Cnil exige l'adoption de lignes rouges

Dans un document publié en novembre 2019, l'organisme a tracé une feuille de route adressée spécifiquement aux pouvoirs publics. Il réclamait alors l'adoption de "lignes rouges au-delà desquelles aucun usage, même expérimental, peut être admis" mais également que les organisateurs adoptent "une démarche sincèrement expérimentale". La Cnil rappelait de plus que "s'il peut exister des cas légitimes ou légaux d'usage de la reconnaissance, ils ne doivent pas conduire à penser que tout serait souhaitable ou possible".

Difficile de savoir si la Cnil va monter au créneau car le projet est encore assez flou : où seront installées les caméras, combien de personnes y participeront, quelles garanties seront appliquées, quels industriels seront impliqués…?

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