Le LabRH lance avec la CFE-CGC une consultation sur le thème « éthique et numérique RH »
Le LabRH et la CFE-CGC ont présenté un projet de charte "éthique et numérique RH". Le texte sera discuté dans un second temps à partir de mi-février via une plate-forme, avant d'organiser dese ateliers. Objectif : avoir un texte défini avant la fin du mois de juin 2018.
C’est une association inédite qui a vue le jour entre un syndicat « classique », la CFE-CGC, et une association regroupant 410 start-up intervenant dans le secteur de l’emploi et des RH, le LabRH. Ensemble, ils ont annoncé mercredi 31 janvier 2018 la publication d’un projet de charte visant à auto-réguler l’utilisation des algorithmes ou de l’intelligence artificielle dans les domaines de l’emploi et des ressources humaines. Les enjeux éthiques contenus de cet usage accru d’outils informatiques puissants sont nombreux : que se passera-t-il quand un recrutement sera fait par un logiciel ? Qui pourra contester une promotion décidée par une I.A. ?
Anticiper les prochains débats
Plutôt que de subir dans le futur un état de fait, le labRH a voulu anticiper en proposant un texte à la discussion. Ce texte a été élaboré par les deux organisations, secondées par un comité d’experts. Parmi ceux-ci figurent la spécialiste de l’I.A. Laurence Devillers, mais aussi des chercheurs en ressources humaines comme Michel Barabel, Géraldine Galindo, François Gueuze, André Perret ou encore Frédéric Thoral. L’ambition de ce texte est de participer à la construction d’une soft law, partant du constat que le caractère législatif ne traite pas tous les enjeux posés par le numérique.
Le document de huit pages propose dans sa première partie un certain nombre de définitions, parmi lesquelles on peut signaler celle de la « donnée transformée », du « matching prédictif » ou encore d'« algorithme ». Elle rappelle ensuite quelques principes généraux posés par la commission nationale informatique et libertés (CNIL) et les grandes lignes du règlement général sur la protection des données (RGPD). Le reste du texte, soit près de la moitié, se concentre sur la collecte et le traitement des données personnelles. Le texte propose aussi des bonnes pratiques pour le traitement algorithmique ou la restitution des données collectées.
Vers une labellisation des algorithmes ?
Cette version de la Charte n’est pas définitive. Elle sera mise en ligne dès mi-février sur une plate-forme, où les internautes qui le souhaitent pourront la discuter et l’amender. "Le but maintenant est de l’enrichir et d’arriver à un texte co-construit ", explique Jérémy Lamri, le président du LabRH. Cela devrait être fait d’ici à fin avril. Des ateliers seront organisés, l’objectif étant d’avoir un texte définitif au début du mois de juin.
Les start-up du lab RH s’engageront à souscrire à cet ensemble de préconisations. D’autres organisations pourront aussi rejoindre ce texte. Selon nos informations, le LabRH avait approché d’autres organisations syndicales, mais seule la CFE-CGC était prête pour la première étape. De même, le LabRH a souhaité travailler avec l’ANDRH (association nationale des DRH), mais l’association n’a pas fait preuve d’une grande motivation pour s’associer à cette démarche.
En dehors de cette initiative participative, Jérémy Lamri indique "travailler à une labellisation éthique des algorithmes utilisés dans les RH". Pour cela, l’association oeuvre avec la label Adel.
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