Le marché de l’emploi dans la French Tech décline pour la première fois depuis des mois

Le mois dernier a été difficile pour le marché de l’emploi dans les start-up françaises. L’inflation et la frilosité des investisseurs auraient eu raison d’un écosystème pourtant connu pour son dynamisme en matière de recrutement.

 

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Le marché de l’emploi dans la French Tech décline pour la première fois depuis des mois

Si de par leur nombre et leur ampleur, les plans sociaux américains qui sévissent actuellement dans le secteur technologique sont bien plus remarqués, la French Tech fait elle aussi des économies sur l’emploi.

Ce mois-ci, Ynsect et OpenClassrooms ont par exemple annoncé des réductions d'effectifs, mais le phénomène serait global selon le baromètre mensuel de Numeum, un syndicat représentant les entreprises de services du numérique (ESN), les éditeurs de logiciels, les plateformes et les sociétés d'Ingénierie et de Conseil en Technologies (ICT). L’étude s’appuie sur les données de 10 796 jeunes pousses françaises récoltées par Motherbase, une plateforme dédiée au suivi et à l'analyse des start-up.

Hausse des licenciements et gêle des recrutements

Le syndicat professionnel de l’écosystème numérique explique qu’au mois d’avril 2023, le marché de l’emploi dans les start-up françaises s’est dégradé pour la première fois depuis le début de l’année. Après trois mois de créations nettes d’emplois, la tendance s’est inversée : les entreprises interrogées ont été deux fois plus nombreuses à licencier que le mois précédent pour un total de 3 600 salariés congédiés, et dans le même temps le nombre de start-up ayant recruté reculait de 69%.

Numeum précise que cette tendance s’étend à l’ensemble du territoire métropolitain même si elle touche particulièrement l’Île-de-France, qui concentre plus de 60% des postes supprimés. Elle n’épargne également aucun secteur, pas même la GreenTech, qui était le plus créateur d’emploi depuis un certain temps. Les services IT, les solutions RH et marketing, la fintech et la healthtech sont ceux qui enregistrent la plus forte baisse d’emploi sur un an.

Les investisseurs en cause ?

Pourquoi cette dégradation ? Les explications sont diverses selon le syndicat. Il y a d’abord la pression sur les prix, qui empêche les start-up de répercuter sur leurs tarifs la hausse des salaires et des coûts de fonctionnement (hébergement, électricité, etc.). Et puis il y a le ralentissement actuel du financement, si essentiel dans l’écosystème start-up.

Par ailleurs, Numeum avance l’hypothèse selon laquelle d’éventuelles consignes pourraient être données par les fonds d’investissement aux start up visant à faire des économies en matière d’emploi, ceux-ci souhaitant désormais, on le sait, qu’elles privilégient la rentabilité à la croissance.

Si le comportement des investisseurs joue effectivement un rôle dans le déclin de l'emploi au sein des start-up françaises, il faut s'attendre à ce que cela dure un moment puisque ce nouvel état d'esprit pourrait bien s'installer. Notons qu’à l’échelle nationale, le solde d’emploi dans les start-up en 2023 reste positif avec 5000 création nette depuis le début d’année.

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