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Qui sera le Blablacar du covoiturage courte distance ? Cela fait des années que des dizaines de start-up se lancent sur ce créneau, avec difficultés. En février dernier, la start-up Sharette jetait l'éponge, malgré un partenariat avec la RATP.
Un échec symptomatique des difficultés du secteur, mais pas rédhibitoire. La preuve : les actifs de Sharette ont attiré les repreneurs. Et c'est la start-up Citygoo qui a emporté le morceau aux enchères, et le droit d'accéder à la base utilisateurs de sa défunte rivale, qui compte 200 000 contacts. La plate-forme, créée début 2015, revendique désormais environ 100 000 inscrits (à condition de convaincre tous les anciens utilisateurs de Sharette). Elle estime qu'il lui en faudra deux à trois fois plus pour atteindre une masse critique permettant de rendre son offre totalement compétitive.
Grandir pour ne pas mourir
Car comme pour Uber, qui a besoin du plus grand nombre de chauffeurs possible pour pourvoir tous les besoins en mobilité sur un territoire donné, les plates-formes de covoiturage doivent agréger un volume d'offres suffisant pour devenir compétitives. Blablacar a mis près de dix ans à atteindre ce point de bascule sur le segment du covoiturage longue distance. Citygoo veut aller plus vite, c'est pour cette raison qu'il rachète les actifs de Sharette, qui était à court de financements, et dont le positionnement tarifaire, calqué sur celui du métro (tarif unique autour de deux euros quel que soit la distance parcourue) n'a pas suffisamment séduit.
Comment motiver les conducteurs ?
Son acheteur, installé à Issy les Moulineaux, ne reprendra ni les salariés ni la marque. Il compte sur sa propre montée en puissance marketing et sur le développement de sa technologie (notamment le machine learning) pour marquer des points auprès des anciens adeptes de Sharette... et de tous les autres, par encore séduits par la formule. Citygoo veut bâtir un programme d'avantages pour les inciter à utiliser le service. Un partenariat a été signé dans ce sens avec Vinci autoroutes, d'autres devraient suivre.
Comme la plupart des acteurs du marché, Citygoo sait bien qu'il ne deviendra pas rentable en se concentrant sur les trajets domicile / travail. Car "une fois les binômes formés, ils n'ont plus besoin d'intermédiaire", rappelle son fondateur Patrick Robinson Clough. C'est plutôt sur les "trajets de loisirs non prévus à l'avance" que le potentiel de développement est le plus fort, en particulier sur des trajets banlieue / banlieue d'une dizaine de kilomètres. Car "en dessous de cinq euros de revenus, les conducteurs ne sont pas motivés", juge-t-il.
Citygoo veut développer ce segment de marché, aux côtés des autres start-up du secteur, mais aussi des pouvoirs publics, qui ont un rôle à jouer. L'équipe de la start-up discute notamment avec le Stif et entend reprendre les discussions avec la RATP, ancien allié de Sharette. La boucle est bouclée.
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