Le ministère de l'Intérieur veut s'équiper de 651 drones, mais pas pour faire respecter le confinement
Le ministère de l'Intérieur a publié un appel d'offres pour s'équiper de 651 drones pour "les besoins de la sécurité intérieure". Une commande sans aucun lien avec la crise sanitaire actuelle contrairement aux rumeurs qui courent. L'accord-cadre est d'un montant de 3,8 millions d'euros et d'une durée de deux ans. Place Beauvau cherche à s'équiper en micro-drones du quotidien, en drones de capacité nationale et en nano-drones spécialisés.
Le ministère de l'Intérieur a fait un appel d'offre via son service de l'achat, de l'équipement et de la logistique (SAELSI) pour s'équiper de 651 nouveaux drones. C'est un journaliste de Franceinfo qui a repéré le document publié le 12 avril 2020 au bulletin officiel des annonces des marchés publiques.
Sans lien avec la crise sanitaire
Suite à cette information, la toile s'est enflammée accusant le gouvernement de s'équiper d'engins de surveillance pour des missions en lien avec la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19. Interrogé par Libération, Place Beauvau est très clair : "cet appel d'offres est sans lien avec la situation sanitaire actuelle, l'expression de besoin et les spécifications techniques ayant été consolidées au cours du second semestre 2019". Ces accusations ont été sûrement renforcées par l'utilisation de drones dans certaines villes françaises comme celle de Nice pour rappeler les consignes de sécurité.
L'appel d'offres du ministère fixe un accord-cadre d'un montant de 3,8 millions d'euros hors TVA conclu pour une durée de deux ans, reconduits annuellement de manière tacite pour une durée totale de quatre ans. Le besoin en équipement se décompose en quatre lots. Les entreprises intéressées peuvent candidater pour un, plusieurs ou tous les lots. Le premier lot porte sur 565 "micro-drones du quotidien" de moins d'un kilogramme destinés "aux unités les plus variées de la sécurité intérieure pour un usage simple et fréquent de renvoi d'image essentiellement de jour". Ils doivent pouvoir voler 25 minutes minimum à une hauteur de 100 mètres et avoir une caméra thermique. Sa valeur estimée est de 1 800 000 euros.
Le deuxième lot concerne 66 "drones de capacité nationale" pesant moins de huit kilogrammes avec une hauteur de vol de 120 mètres pour un montant de 1 580 000 d'euros. Les engins doivent embarquer un objectif filmant à 500 mètres et avoir une autonomie de vol de 20 ans. Le troisième lot est composé de 20 "nano-drones spécialisés" pour un prix de 175 000 euros et doivent peser moins de 20 grammes. Par ailleurs, les appareils doivent avoir 25 minutes minimum d'autonomie et transmettre des images à deux kilomètres minimum. Le dernier lot porte sur des "passerelles de réception de trames wifi des drones collaboratifs" pour un prix estimé à 240 000 euros.
Pas de date de mise en service
Outre ces besoins d'équipements, l'appel d'offres comprend "le maintien en condition opérationnelle" et "la formation à maintenance du système de drone". Ce projet s'inscrit dans le Fonds pour la sécurité intérieure (FSI) qui a pour objectif de contribuer à assurer un niveau de sécurité élevé dans toute l'Union européenne. Libération a tenté de savoir si l'achat de ces drones se faisait sur les deniers du FSI. Le ministère a refusé de réponde. L'appel d'offres court jusqu'au 19 juin 2020 mais le document ne donne aucune information sur la date de mise en service des drones.
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