"Le numérique a complètement révolutionné le pouvoir faire", explique Mondher Abdennadher, fondateur des Napoléons

Pour la cinquième édition des Innovative Communications Summits des Napoléons, qui se tiendont du 11 au 14 janvier 2017, le pouvoir sera au centre des discussions. 

Mondher Abdennadher, co-fondateur de cette communauté BtoB, digitale et physique, nous livre pourquoi selon lui l'innovation en général, et le numérique en particulier, interrogent le pouvoir tel qu'on avait l'habitude de l'appréhender.

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Le pouvoir est aussi une question d'occupation de l'espace.

L'Usine Digitale : Après une session consacrée à la simplicité, les Napoléons reviennent en janvier avec le thème du pouvoir. Pourquoi l’avoir choisi ?

Mondher Abdennadher: Notre prisme, c’est l’innovation, et il nous a semblé qu’il se passe des choses passionnantes autour du pouvoir. L’innovation numérique, notamment, change la donne pour ce qui est de l’acquisition ou de la transmission du pouvoir. Les règles ne sont plus les mêmes, elles sont en train de changer en ce moment sous nos yeux. Nous allons donc passer deux jours à décrypter les tendances à l’œuvre pour comprendre pourquoi le pouvoir tel qu’on le connaît doit changer et quelles directions cette mutation peut prendre. C’est un point de départ pour la réflexion, car nous sommes tous conscients qu’en deux jours nous ne pourrons pas aborder tous les aspects de cette vaste problématique, mais c’est le jeu.

Quel lien faites-vous entre innovation et pouvoir ?

Pour ne prendre qu’un exemple, je trouve tout à fait passionnant l’impact qu’a l’innovation sur l’éducation et ce faisant sur le pouvoir. En quelques années, et parfois sans que nous nous en rendions compte, la conception du pouvoir faire a changé en profondeur. Avant, il fallait des titres des savoirs pour pouvoir faire. Avec les imprimantes 3D, les tutoriels, d’autres que ceux qui savent ont ce pouvoir de faire. On n’a pas encore tiré toutes les conséquences de cette mutation.

De même, nous sommes ravis de recevoir le communicant du Pape qui viendra nous parler de la puissance des réseaux, mais aussi un représentant de Wikileaks qui évoquera le lien entre l’information et le pouvoir… Et ce ne sont que deux des nombreux intervenants qui vont venir.

Avec l’élection de Donald Trump, la question du pouvoir des réseaux sociaux a été posée. Comment l’analysez-vous ?

C’est une très bonne illustration de la façon dont l’innovation redéfinit, redistribue les pouvoirs. Le rôle des réseaux sociaux mais aussi des communautés en ligne est un sujet essentiel. Dans la mondialisation qui est perçue comme une menace par certaines personnes, la communauté peut être un lieu de protection, mais elle peut devenir un lieu d’enfermement.

Cela rejoint la façon dont nous concevons la technologie et l’innovation : elle est à la fois un bien et un danger. Pour profiter au plus des bénéfices en minimisant les risques, il faut en permanence s’interroger sur les uns et les autres. Cela fait partie des thèmes que nous aborderons.

Vous regroupez plutôt des cadres d’entreprises. Aborderez-vous la question du pouvoir dans ce cadre également ?

Oui, évidemment. L’entreprise est un lieu essentiel quand on s’intéresse à ces questions. Le lien entre l’autorité et le pouvoir y est posé de façon très forte. La question du pouvoir faire s’y pose aussi.

Il y a beaucoup de tentatives pour changer le pouvoir dans l’entreprise, dont la plus connue est peut-être l’entreprise libérée. Autour de nous, nous voyons bien que les uns et les autres cherchent à sortir d’une façon ou d’une autre de l’organisation hiérarchique traditionnelle. Les individus cherchent à devenir davantage indépendants, les entreprises à revoir leur mode de management… en donnant plus d’autonomie aux salariés, sans oublier le développement des espaces de coworking. La multitude d’innovations qu’on observe montre qu’il y a un besoin latent. On ne sait pas encore où cela mènera, mais il devrait y avoir du changement.

Nous ferons un point sur ces questions. En caricaturant un peu, on se demandera si c’est un changement superficiel, où on repeint la façade sans rien changer derrière ou s’il y a une vraie ambition de changer la nature du travail et des rapports de pouvoir qui y règnent.

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