Le plus grand hackathon étudiant de France a eu lieu à Toulouse pour inventer l'aviation "verte"
FlyImpulse, l’association étudiante entrepreneuriale de l’ENAC, vient d'organiser à Toulouse un hackathon inter-écoles, du 10 au 12 février 2023, autour des problématiques d'une aviation plus "verte" et plus durable. 100 étudiants se sont mobilisés pendant 48 heures.
Faire émerger de nouvelles solutions innovantes et viables pour concilier transport aérien et respect de l’environnement. Tel est l'ambition du Hack’célération 2.0, un hackathon géant imaginé par FlyImpulse, l'association étudiante entrepreneuriale de l'ENAC (Ecole Nationale de l'Aviation Civile) à Toulouse. Dans la foulée d'une première édition organisée l'an dernier, FlyImpuse a décidé de placer la barre encore plus haut !
Pour cette nouvelle édition, organisée du 10 au 12 février sur le campus toulousain de l'ENAC : changement d'échelle et d'ambition ! 100 étudiants (deux fois plus que l’année dernière) provenant de 10 grandes écoles toulousaines ont été invités à participer. Aux côtés des étudiants de l'ENAC, des élèves d'autres écoles d'ingénieurs (ISAE-SUPAERO, IPSA, INSA, ENSEEIHT, ENSIACET), mais aussi d'écoles de commerce (TBS, ISTEF, TSE et TSM).
"La thématique a également été élargie. En 2022, nous nous étions focalisés sur la réduction des émissions de CO2. Cette année, l'ambition est de prendre également en compte d'autres critères, également inclus dans le 'FlightPath 2050', qui contribuent à une aviation plus vertueuse en termes d'impact environnemental, que ce soit les réductions d'émissions de NOx ou de bruit", précise Tanguy Baudouin, étudiant en 3ème année de l'ENAC et président de FlyImpulse.
Sensibiliser les étudiants aux enjeux climatiques et à entrepreneuriat
Répartis en 20 équipes de 5 élèves, associant chacune des élèves ingénieurs et des élèves d'écoles de commerce, la centaine de participants avait pour mission de proposer très concrètement, en mode collaboratif, des solutions originales et novatrices qui répondent aux enjeux climatiques de la filière.
"Mixer les profils au sein de chaque équipe permet de structurer des projets sur le modèle petites start-up, dans lesquels les ingénieurs apportent leur vision technique et les commerciaux leur vision marché", souligne Tanguy Baudouin. Pour les organisateurs, l'objectif est double : il s'agit à la fois de sensibiliser les étudiants et les écoles aux enjeux climatiques et à l'entrepreneuriat.
Les équipes en plein travail tout au long du week-end.
De nouveaux partenaires industriels
Soutenu comme l’année dernière, par l’ENAC, le GIFAS, Capgemini et SII, l’évènement a su attirer cette année de nouveaux partenaires, parmi lesquels Embraer, Transavia, CGX Aero, et des start-up, dont la société toulousaine Ascendance Flight Technologies, qui développe un système de propulsion hybride innovant, ou Click & Take off, basée à Massy (Essonne) qui propose une plateforme d'alerte et d'analyse du pilotage pour l'aviation légère.
Grâce à ses partenaires, FlyImpulse a levé plus de 30 000 euros de fonds qui permettent de financer entièrement l’événement et de récompenser les meilleurs projets par de nombreux lots (chèques cadeaux, IPhone et trottinettes électriques...), pour un montant total de 10 000 euros.
A l'issue d'un week-end haut en couleurs, les équipes devait présenter un livrable (application, dossier, maquette), soutenu par un pitch, pour justifier à la fois de la faisabilité technique, commerciale et économique des projets. Cinq jurys, composés des trois représentants du monde académique et économique de l'éco-système aéronautique régional ont pu sélectionner 5 finalistes, invités à pitcher publiquement ce dimanche 12 février en fin d'après-midi.
De la robotique, du numérique, beaucoup d'électricité et de créativité
"Un pur moment de création collective, d’échanges et de partage d’expériences", se sont félicités de concert Olivier Chansou, directeur général de l'ENAC, Jean-Noël Laval, directeur de la Fondation Enac et Yannick Malinge, président du conseil d'administration de l'école d'ingénieur et vice-président & Chief Product Safety Officer chez Airbus. D'un avis unanime, les étudiants ont fait preuve de beaucoup de créativité.
L’équipe lauréate du Hack’célération 2.0 organisé par FlyImpulse à Toulouse : le projet Skyclear. A gauche : Tanguy Baudouin, étudiant en 3ème année de l'ENAC et président de FlyImpulse.
A titre d'exemple : une solution généralisée de traçage des bagages par puces RFID pour éviter les pertes de bagages en aéroports, cause de près de 20% des retards de vols et de consommations inutiles pour les aéronefs, ou encore, le déploiement automatique de la RAT (Ram air turbine), une petite éolienne actuellement utilisée comme une source d'énergie de secours sur les avions, en phase finale d’atterrissage, pour le chargement d'une batterie qui permettrait d'assurer les besoins au sol en lumière, climatisation et recharge de téléphones des passagers.
Du côté des finalistes : des dalles dotées de tiges souples équipées d'un système piézo-électrique pour récupérer à proximité des pistes les ondes sonores et les transformer en électricité ; un système de tracteurs hybrides et automatisés pour le roulage au sol des avions reliés à des rails et électrifiés ; un système capable de valoriser les tourbillons générés en phase de décollage et d’atterrissage pour générer de l'électricité ; la conversion d'avions en avions couchettes, sur le modèle des trains de nuit, avec une réduction des vitesses de vols, avec l'ambition de réduire les émissions de CO2 et de NOx.
Le grand gagnant du week-end, le projet Skyclear propose un dispositif à ultrasons, baptisé Soniks, pour éliminer 80 à 95% des trainées de condensation... De l'idée à la concrétisation, il y a encore de la marge. Pour l'heure, aucun de ces projets ne semble avoir le niveau de maturité pour donner lieu à un la création d'une startup, mais ces jeunes ont incontestablement fait la démonstration de leur capacité à apporter du grain à moudre à un secteur aérien en recherche d’un nouveau souffle.
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