Le port d'Anvers déploie six drones autonomes pour sécuriser son site
Les 120 km² de la zone portuaire d'Anvers-Bruges seront désormais surveillés par six drones autonomes commandés à distance et volant hors de vue du pilote. Une première mondiale, selon l'autorité portuaire, qui travaille sur ce projet depuis cinq ans aux côtés de deux opérateurs de drones et d'un opérateur de télécommunications.
Le 5 mai 2023, le port d’Anvers-Bruges a officialisé le lancement de la surveillance de son site par drone. Six aéronefs autonomes effectueront désormais dix-huit vols quotidiens pour assurer la sécurité de la zone portuaire, qui s’étend sur 120 km².
Pour ce faire, l’autorité portuaire s’est constitué son propre réseau de drones baptisé "D-Hive drone-in-a-box", s’associant aux deux entreprises belges DroneMatrix et Skeydrone, ainsi qu’à l’opérateur téléphonique Proximus, belge lui aussi, pour son réseau 5G de pointe.
Première implémentation mondiale de vols BVLOS à cette échelle ?
Grâce aux autorisations des aviations civiles belges (BCAA) et européenne (Agence européenne de la sécurité aérienne), il s’agira d’opérations BVLOS (Beyond visual line of sight), ce qui signifie que les vols s'effectueront en dehors du champ de vision du télépilote. Ce dernier commandera les engins à distance depuis un centre de contrôle situé dans le port.
"Il s'agit de la première implémentation mondiale de vols BVLOS à cette échelle dans un environnement industriel complexe", se targuent les membres du réseau dans le communiqué.
Gérer les quais, détecter les déchets et les risques d’incidents
Les avantages de la surveillance par drone du site sont facilement devinables : gain de temps, suppression des risques pour les agents et fluidité du trafic, les drones communiquant la position exacte de chaque navire en continu.
Le port prévoit d’utiliser les drones pour la gestion des quais et postes d’arrimage, le monitoring, l'inspection des infrastructures, la détection d'éventuelles marées noires ou débris flottants, ainsi que pour soutenir les partenaires en matière de sécurité lors d'incidents, notamment grâce à des prises de vue en temps réel.
L’institution portuaire réfléchissait à la constitution d’un réseau de drones autonomes depuis 2019. Plusieurs tests ont eu lieu ces dernières années et la participation au projet SAFIR a permis de confirmer la faisabilité du projet.
Des données supplémentaires pour construire le jumeau numérique du port
Jacques Vandermeiren, CEO du port d’Anvers-Bruges, a assuré, toujours dans le communiqué, que cette étape jouait aussi un rôle crucial dans le projet de déploiement d’un jumeau numérique du port. Les drones étofferont la base de données, pour l’heure construite grâce à un réseau de caméras et de capteurs répartis sur le site.
La surveillance industrielle est une application intéressante pour les drones, qui semble réaliste (et rentable) à court terme, notamment parce qu’ils opèrent dans ce cadre sur des sites privés, où les autorisations sont bien plus faciles à obtenir. A titre d'exemples, le groupe français Eramet a récemment annoncé utiliser des drones et des technologies d'IA pour cartographier l’environnement de son exploitation minière au Sénégal et le chimiste BASF les utilise depuis l'été dernier pour surveiller l'un de ses grands complexes situé en Allemagne.
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