Le projet de cloud européen Gaia-X ouvert aux entreprises américaines, chinoises et indiennes
Conçu comme un projet purement européen, le cloud public Gaia-X pourra accueillir des entreprises technologiques américaines, chinoises et indiennes. Le lobbyiste Digital Europe, qui compte parmi ses membres Google, Apple et Facebook, vient de déposer sa candidature pour être membre de ce collectif de providers.
Alice Vitard
Les grandes entreprises technologiques américains – telles que Google, Microsoft et IBM – et les acteurs chinois et indiens du marché sont les bienvenus pour participer au projet de cloud public Gaia-X, a déclaré le ministre allemand de l'Economie et de l'Energie Peter Altmaier, cité par Euractiv.
"Lorsque Gaia-X sera opérationnel, il est possible pour des entreprises américaines, indiennes ou chinoises d'offrir des services, où les normes de Gaia-X sont garanties", a-t-il ajouté.
Une déclaration opposée aux principes de Gaia-X
Cette déclaration semble aller à l'encontre du principe même de Gaia-X : créer un cloud public européen pour offrir une alternative aux providers américains. L'enjeu central du projet est de rassembler les fournisseurs de services et d'infrastructures existantes autour d'un référentiel qui liste des attributs obligatoires, tels que l'absence de soumission à certaines réglementations comme le Cloud Act américain. Ainsi, les clients pourront rechercher le fournisseur adéquat selon les critères qui les intéressent via un moteur de recherche.
Les règles actuelles de la fondation énoncent que l'influence des entreprises non européennes sur le fonctionnement de Gaia-X doit être limitée. Par conséquent, elles ne sont pas autorisées à devenir membres du conseil d'administration. Malgré cette interdiction, l'organisation Digital Europe, qui compte parmi ses membres Google, Apple et Facebook, a annoncé qu'elle avait déposé sa candidature pour devenir membre du projet Gaia-X.
Signature d'une déclaration commune sur le cloud
Le haut fonctionnaire allemand a également annoncé la signature d'une déclaration commune sur les technologies de l'informatique dématérialisée, dans le but de former une "Fédération européenne de l'informatique dématérialisée". Seuls Chypre et le Danemark n'ont pas signé. Les signataires se sont engagés à coopérer étroitement à la création de systèmes cloud européens qui offrent "une offre européenne résiliente et compétitive pour les besoins des secteurs public et privé".
Peter Altmaier attend de cette déclaration qu'elle "nous aide à connecter les infrastructures cloud existantes et à développer davantage Gaia-X". Par ailleurs, un "règlement européen sur le cloud" sera conçu par les signataires et l'exécutif européen, détaillant les normes européennes pour les services de cloud.
L'alliance sera opérationnelle d'ici la fin de l'année
Faisant allusion au Cloud Act, la déclaration commune stipule que "si tous les fournisseurs de services en ligne sont les bienvenus dans la fédération européenne des services en ligne, les capacités en ligne qui en résultent ne devraient pas être soumises aux lois de juridictions étrangères".
Thierry Breton, le commissaire européen chargé du marché intérieur, s'attend à ce que cette alliance soit opérationnelle d'ici la fin de l'année.
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