Le Royaume-Uni exclut Huawei de son réseau 5G
Le gouvernement britannique a tranché et interdit les équipements de Huawei dans les réseaux 5G déployés sur son territoire dès la fin 2020. Une décision qui va retarder le déploiement de la nouvelle norme cellulaire au Royaume-Uni.
Léna Corot
Mis à jour
15 juillet 2020
Mise à jour (15/07/2020) : Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé le 14 juillet qu'il décidait d'exclure l'équipementier chinois du réseau 5G en raison d'un risque de sécurité pour le Royaume-Uni, rapporte Reuters. "Le meilleur moyen de sécuriser notre réseau est que les opérateurs cessent d’utiliser les équipements Huawei pour construire le futur réseau 5G britannique", a souligné Oliver Dowden, le ministre chargé de la culture et du numérique. Ainsi, l'achat de nouveaux équipements Huawei sera interdit dès la fin de l'année 2020 et les équipements déjà installés devront être retirés d'ici à 2027.
Article original : Le gouvernement britannique rétropédale sur l'utilisation des équipements Huawei dans ses réseaux 5G. Le Royaume-Uni réfléchit à un plan qui conduirait à l'interdiction pure et simple des équipements Huawei la 5G d'ici à trois ans, rapporte le Financial Times. Une décision en accord avec les recommandations américaines sur le sujet.
Une interdiction d'ici à 2023
Pourtant, en janvier dernier, le gouvernement britannique prenait une position plus modérée. Les équipement de la marque au lotus étaient autorisés mais ne pouvaient pas couvrir certaines zones stratégiques, telles que les bases militaires ou les centrales nucléaires. Et le réseau d’un opérateur télécoms ne peut alors pas reposer intégralement sur du matériel Huawei, dans la mesure où celui-ci ne peut excéder 35% des pièces en périphérie – antennes et stations de base, notamment.
Toutefois, le gouvernement britannique prévoyait déjà d'interdire Huawei d'équiper les cœurs de réseau. Ces derniers constituent la partie la plus sensible d'un réseau car toutes les données y transitent. Cela permet donc potentiellement se livrer à de l’espionnage à grande échelle. Ce changement d'avis concerne donc uniquement la périphérie des réseaux. L'argument avancé par les Etats-Unis est que la 5G donne plus de poids aux équipements réseau en périphérie et que laisser Huawei y participer est dangereux du fait des liens supposés de l'entreprise avec le gouvernement chinois. Huawei évidemment nie les faits en bloc. On rappellera au passage qu'il est avéré que les équipementiers américains ont collaboré avec les agences de renseignement des Etats-Unis par le passé.
Un coûteux bannissement
Quoi qu'il en soit, c'est un coup dur pour les opérateurs télécoms britanniques. Trois d'entre eux, Vodafone, EE et Three, utilisent déjà les équipements de Huawei pour leurs réseaux. S'ils peuvent se tourner vers les européens Nokia ou Ericsson, se détourner complètement de Huawei va leur être coûteux. En janvier déjà, BT estimait que se mettre en conformité avec la règle des 35% coûterait 500 millions de livres sterling aux opérateurs. Un bannissement des équipements Huawei engendrerait donc un important coût financier et retarderait le déploiement de la 5G sur le territoire britannique.
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